LES VENGEANCES DE MAÎTRE POUTIFARD

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Spécialisé dans la comédie familiale à la française, le réalisateur et acteur Pierre-François Martin-Laval l’est encore plus du côté de l’Education nationale. Après Les Profs 1 et 2 ou encore L’Elève Ducobu dans lequel il a un rôle, Les Vengeances de Maître Poutiffard constitue pour lui une occasion supplémentaire de revenir sur les bancs de l’école, avec une histoire qui s’amuse des tensions entre instituteurs et élèves. Retrouvant à la fois Isabelle Nanty, qu’il a dirigé dans tous ses films jusqu’à présent et Christian Clavier qui faisait partie du casting du film les Profs, cette comédie étonnement noire traite par la légèreté un problème en apparence bien plus grave : la souffrance des professeurs d’école dont la vocation est malmenée par leurs rapports quotidiens avec leurs classes.

Faisant de Christian Clavier son catalyseur de gags pour une interprétation entre bouffonnerie cruelle et ressentiment puissant, Les Vengeances de Maître Poutiffard se déroule dans un décor totalement fantasmé d’une France de carte postale. On croit reconnaître ici l’Alsace, là Paris, une image d’Épinal en contraste total avec les sévices commis par un quatuor d’élèves retors à leur professeur démuni qui en retour cogite pendant des années pour leur rendre la monnaie de leur pièce, avec l’aide inattendue de sa propre mère.

Robert Poutiffard mènera-t-il sa croisade sans scrupules jusqu’au bout, ou en sera-t-il détourné ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES PROFS (Autre comédie qui examine les rapports entre professeurs et élèves, qui se passe au lycée cette fois-ci.) ou encore L'ÉLÈVE DUCOBU (D'autres professeurs vivent des expériences désastreuses à cause en particulier d'un de leurs élèves, qui est le héros du film.).

Aussi inventif que ses anciens petits protégés dans la farce, Robert Pouttifard prend cependant les choses avec bien plus de sérieux : là où ses élèves l’ont molesté avec pas mal de méchanceté, lui a pour but de détruire la carrière qu’ils ont réussie à construire en grandissant. Immanquablement, on se retrouve de son côté vingt ans plus tard après ses déboires professionnels : non seulement enfants ils étaient insupportables, mais avec le temps qui passe, ses élèves sont devenus odieux et superficiels. Quoi de plus jouissif que de voir un dîner trois étoiles ruiné par un chien rendu fou dans une mise en scène qui fait écho à The Square de Ruben Östlund, ou deux influenceuses tombées en disgrâce après un président ressemblant de manière troublante à Emmanuel Macron, recouvert d’un liquide vert ?

C’est paradoxalement le pire élément de la bande qui échappe à la quête sans fin de Robert Poutiffard, peut-être parce que c’est le seul à avoir fait preuve un tant soit peu d’une forme de rédemption : en défendant certes caricaturalement l’environnement, les ressources de la planète et sa préservation, en dédiant son art à son fils unique atteint d’une maladie incurable, la jeune fille devenue chanteuse provoque enfin l’empathie chez son ancien instituteur, auprès duquel elle peut à son tour obtenir sa rédemption en s’excusant de tout ce qu’il a subi par sa faute et celle de ses compagnons.

Film bien trop sous-estimé. Réalisé par le génie qu'est PEF. Étonnamment drôle dans toutes ses couches, un plaisir de voir le duo drôle nanty et clavier. Des blagues sympas sur des sujets actuels comme le deepfake, tinder etc. Tout est hilarant. La famille canadienne. ...

Les Vengeances de maître Poutifard confirme l’indéniable talent de metteur en scène de Pef, après des adaptation très fidèles (mais inégales) des bandes dessinées Les Profs et Gaston Lagaffe. Nous retrouvons d’ailleurs un découpage en petites vignettes soigneusement ...