PLUS QUE JAMAIS

en VOD

Ils s’aiment et vont être séparés par une terrible maladie. Le couple que forment Gaspard Ulliel et Vicky Krieps émeut sans déprimer dans Plus que jamais d’Emily Atef. Leur existence heureuse vole en éclat quand elle apprend qu’elle est atteinte d’une maladie incurable et qu’elle prend des décisions drastiques pour sa fin de vie. Ce drame gorgé de tendresse est d’autant plus poignant qu’il marque la dernière apparition à l’écran de Gaspard Ulliel, décédé dans un accident de ski en janvier 2022.

La comédienne luxembourgeoise Vicky Krieps a été révélée au grand public par Paul Thomas Anderson pour Phantom Thread en 2017. Elle retrouve ici la réalisatrice Emilie Atef qui l’avait dirigée dans Trois jours à Quiberon. Si Plus que jamais a été présenté à Un Certain regard à Cannes en 2022, c’est pour Corsage de Marie Kreutzer que l’actrice reçu un prix cette année-là dans la même section. Vicky Krieps a aussi été nommée aux César pour Serre moi fort de Mathieu Amalric et est également apparue dans Old de M. Night Shyamalan et Les Trois mousquetaires de Martin Bourboulon.

Dans la vie, Vicky Krieps et Emily Atif sont voisines à Berlin et se fréquentent en dehors du travail notamment parce que leurs filles ont le même âge. La réalisatrice n’a donc eu aucun mal à raconter l’histoire de son film à la comédienne. Cette dernière a été tellement émue qu’elle a immédiatement accepté le projet avant même de lire le scénario.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MA VIE SANS MOI (Isabel Coixet brosse un portrait poignant d'une jeune femme malade. Sarah Polley est brillante dans ce rôle difficile.) ou encore LOVE STORY (Ali McGraw et Ryan O'Neal incarnent un couple que va séparer la maladie dans ce drame signé Arthur Hiller.).

Emily Atef s’est inspirée de l’expérience de sa mère pour écrire le scénario de Plus que jamais. Elle était très proche de cette dernière qui a souffert pendant vingt-deux ans d’une sclérose en plaque avant de décéder d’un cancer en 2015. Elles ont beaucoup parlé ensemble de la maladie et de la façon dont un malade pouvait avoir envie de choisir sa fin de vie sans céder aux pressions des médecins et de ses proches. Elles réfléchissaient ensemble à la fa manière dont on pourrait aider les malades à lâcher prise et la réalisatrice a fini par déclarer à sa mère qu’elle la soutiendrait si elle ne souhaitait pas suivre de chimiothérapie. Emily Atef voulait traiter frontalement le tabou que constitue la mort dans nos sociétés.

La réalisatrice a choisi de tourner en Norvège parce qu’elle était fascinée par la lumière dans ce pays surtout en été où il n’y a pas de nuit. Elle trouvait que cela donnait une atmosphère qui correspondait au livre « The Near-Death Expérience », évoquant les témoignages de patients ayant vécu une mort médicale. Elle souhaitait trouver une lumière qui rappellent leurs récits tout en montrant une nature sauvage et atemporelle qui soit plus impressionnante que l’héroïne et sa maladie, une « fibrose pulmonaire idiopathique » provoquant un durcissement des poumons.

La cinéaste désirait aussi raconter une histoire d’amour en révélant à quel point les vivants peuvent avoir du mal à accepter les souhaits des mourants. Elle estime que, souvent, l’entourage donne l’impression de souffrir plus que la personne malade qui doit constamment rassurer ses proches. Pour Emily Atef, le choix que fait son héroïne est une façon de s’émanciper et de respirer enfin. Le fait que son compagnon comprend son choix et le respecte est une preuve d’amour ultime.

Séance Hommage à Gaspard Ulliel à Cannes, on ne vous dit pas l'émotion dans la salle... Ceux qui ont su résister à ce film si émouvant qui tourne autour d'une femme trop jeune pour mourir qui nous fait ses adieux, aidée par son compagnon (l'écho avec le destin ...

La fin de vie. Sujet morose, s’il en est, surtout lorsque celle-ci impose son approche de manière indéniablement prématurée, au cœur de la jeunesse. La réalisatrice Emily Atef, également co-scénariste avec Lars Ubrich, a l’intelligence de subvertir les clichés ...

L’indicible étrangeté qui se dégage de la présence magnétique de Vicky Krieps ne peut qu’inspirer les cinéastes pour lui donner des rôles à sa mesure. Alors que son personnage se confrontait au deuil dans le poignant Serre moi fort de Mathieu Amalric, la voici face ...