BLANK CITY

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Le documentaire Blank City, de Céline Danhier, se penche sur une période assez spécifique dans l’histoire de New York, la fin des années 1970 avec l’émergence de la « No Wave » : un courant artistique hétéroclite où réalisateurs, musiciens et artistes se retrouvaient dans les rues du Lower East Side de Manhattan pour transgresser les règles associées à leur art et en inventer de nouvelles.

La cinéaste interroge une quarantaine d’artistes pour essayer de capter comment ce tourbillon de voix artistiques a réussi à émerger alors que la ville américaine était en pleine crise financière. Les artistes racontent comment ils vivaient tous dans le même quartier au milieu des rats et des cafards, avec des loyers dérisoires, et une énergie créatrice qui se nourrissait de l’anarchie qui régnait dans les rues de Manhattan, notamment après la panne de courant newyorkaise de 1977.

Blank City est le premier film de Céline Danhier. Après avoir abandonné une carrière dans un cabinet juridique à Paris, elle s’est installée à New York pour réaliser Blank City. Dans ce documentaire au format classique, la jeune cinéaste a réussi à saisir l’énergie de la Big Apple, en interviewant notamment Jim Jarmusch, Deborah Harry ou Amos Poe.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUGAR MAN (Un autre documentaire sur la scène musicale américaine, qui se penche sur un artiste oublié) ou encore STRANGER THAN PARADISE (New York City, les rues du Lower East Side, début des années 1980 dans un film de fiction.).

Céline Danhier avait entendu le terme « No Wave » pour décrire la scène musicale newyorkaise des années 1970 mais c’est en découvrant en France les films Rome 78 de James Nares et The Blank Generation de Amos Poe qu’elle se rend compte de l’ampleur de ce mouvement artistique américain. La jeune femme part alors à Manhattan pour faire plus de recherches et est confrontée à la difficulté de trouver les films de cette période. Elle décide alors de faire de sa démarche un documentaire et d’interviewer les acteurs principaux de la « No Wave ». Elle pensait rencontrer une dizaine d’artistes, elle en découvre quarante !

C’est dans cette effusion artistique que certains artistes, devenus célèbres depuis, ont commencé leur carrière. Comme l’acteur américain Steve Buscemi ou Vincent Gallo qui ont fait leurs premiers pas à l’écran dans le film The Way it is du réalisateur punk Eric Mitchell en 1985. Jim Jarmusch revient sur le tournage de Stranger than Paradise tourné au début des années 1980 dans les rues du quartier Lower East Side, où tous les artistes de la « No Wave » vivaient. C’est grâce à ce film que Jarmusch commence sa carrière internationale en recevant la « Caméra d’Or » au Festival de Cannes.

A travers toutes ces voix, la réalisatrice française capte la grande liberté qui permettait alors aux artistes de ne pas être cloisonnés dans leur discipline comme la chanteuse Deborah Harry du groupe « Blondie » se transformant en actrice dans Unmade Beds d’Amos Poe. Ce premier documentaire, grâce à ces anecdotes croustillantes et ces images archives, a eu une carrière internationale au sein des festivals de films. Passant par Berlin, Edimbourg, Melbourne, Vienne, Milan, Helsinki ou Rio avant d’arriver dans les cinémas français.

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