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Deux copines sexy en demande d’aventures, un couple qui se chamaille, un homme en attente de sa maîtresse et d’autres clients se retrouvent réunis pour des vacances estivales dans un hôtel. Très vite, les vêtements tombent, les liaisons s’enchainent et les saillies s’accumulent… Y compris dans la mystérieuse chambre 103, porté sur la soumission par le “spanking”.

Roberto Valtuena, pornocrate espagnol réputé pour soigner ses films X, lorgne ici entre Pedro Almodovar et Russ Meyer. Almodovar pour l’abattage verbal des protagonistes qui semblent sortis droit d’une comédie de moeurs madrilène et Russ Meyer pour l’incroyable surdécoupage du film dont les plus longs plans durent à peine sept secondes. Ce qui permet au spectateur de se rincer l’oeil sans que celui ci ne se lasse jamais. Valtuena booste donc cette baise ambiante par des plans fous ou incongrus, allant jusqu’à placer sa caméra un peu partout dans les nombreux décors, y compris sous la douche pour une séquence lesbienne très esthétisante ou les gouttes d’eau viennent rebondir adroitement sur l’objectif voyeur de la caméra. 

Tonifiant et amusant, ce X paella - ode à la liberté sexuelle et clone osé d’une pièce de boulevard de Barillet et Grédy -  se termine sur une joyeuse partouze généralisée, comme on voyait tant dans le cinéma porno français des années 70.        

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SALIERI HÔTEL 1 (Le pornocrate italien Mario Salieri filme un couple en train de faire l'amour par l'intermédiaire d'une caméra de vidéo surveillance. Un fond de footage porno efficace.) ou encore GRAND HÔTEL (Un classique de la comédie américaine des années 30 signée Edmund Goulding ou plusieurs personnages en rupture avec leur monde se retrouvent dans un grand hotel berlinois.).

Arrivé sur le tard dans le milieu du porno espagnol à l’âge de 45 ans, Roberto Valtuena, ex-ingénieur du son (il a notamment travaillé sur le film d’horreur ibérique El Habitante Incierto) remporta trois prix (dont celui du meilleur film) pour son élégant The Gift au festival du film X de Barcelone en 2006.  

Cinéphile patenté, il signe ensuite l’incroyable Dog World,  porno post apocalyptique à l’ambiance Mad Max ou deux jeunes donzelles, errant dans un paysage dévasté,  se retrouvent dans un étrange château ou elles deviennent malgré elles des esclaves sexuelles. Dog World fut d’ailleurs sacré meilleur film au festival du film porno de Berlin. Valtuena tourne également Sacrifiée, drame de moeurs sexuel ou une jeune bourgeoise, furieuse des incartades de son mari, lui colle de force une ceinture de chasteté sur le bas ventre. 

Tournant peu, discret, s’exposant rarement aux médias, Roberto Valtuena rejoint donc la très courte liste des bons réalisateurs de pornos espagnols contemporains parmi lesquels on peut citer Pépé Catmann, réputé pour sa Loi du sexe, polar cochon presque digne d’un film traditionnel. Ou encore Sandra Uve, journaliste spécialisé dans la rock culture et réalisatrice d’un formidable parodie cul des Santo, le catcheur mexicain. Et, bien sur, l’indispensable José Maria Ponce, parrain du X ibérique, qui est un peu en Espagne ce que Marc Dorcel est en France.