DELENDA CARTHAGO

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Le film de Guillaume Orignac, que l’on connait comme critique mais qui a signé de nombreux courts parallèlement à ses écrits, est de ceux qui surent prendre la mesure de certains bouleversements intimes provoqués par la pandémie et par les confinements de l’année 2020. Si là n’est pas son sujet central, c’est un contexte qui va permettre, au gré d’un récit-gigogne, une bascule dans le trouble et le fantastique, lesquels se trouve accentués par la manière dont le cinéaste pare ici la ville d’une singulière étrangeté. Troublé, comme l’est à l’écran le comédien/cinéaste Hugues Perrot, on aura notamment pensé, au gré de ses déambulations et des soubresauts d’une ingénieuse mise en abyme, au Carax de Holy Motors, à David Lynch un peu aussi ; c’est dire la singularité de ce très étrange moyen métrage.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES RENDEZ-VOUS DU SAMEDI (Comme Guillaume Orignac, l'excentrique réalisateur Antonin Peretjatko a été inspiré par les confinements de 2020-2022 (mais aussi par la révolte des Gilets jaunes) pour créer ce moyen métrage à nul autre pareil.) ou encore LE FANTÔME DE LA LIBERTÉ (Parce que l'étrangeté onirique de "Delenda Cathago" rejoint par moment celle des films de Luis Buñuel qui, à la fin de sa carrière ("Le Fantôme de la liberté" est son avant-dernier film) osait absolument tout.).

Frederik fait un rêve étrange : il est dans une ville déserte, avec des mannequins qui parlent derrière leurs vitrines, quand un inconnu (qui ressemble à son ami Hugues) traverse la rue avec un sac à dos.

Frédérik raconte son rêve à Hugues, qui lui affirme qu’il ne s’agit pas d’un rêve mais d’un souvenir. Les deux hommes se disputent.

Allison, la campagne d’Hugues se demande quant à elle quel peut bien être le contenu du sac à dos.