FAIR GAME

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Fair Game est un film aux multiples facettes, "inspiré de faits réels" comme on dit, et qui navigue donc en permanence entre la reconstitution basée sur les faits et la fiction, par essence, romancée. Une position des plus périlleuses compte tenu du sujet du film, ou plus exactement de son enjeu, à savoir l’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’Irak en mars 2003.

Aux commandes de cet habile mélange de film d’espionnage et de thriller politique, on retrouve le réalisateur Doug Liman qui n’est pourtant pas réputé pour faire dans la dentelle. Outre ses premiers films (des comédies adolescentes lui ayant apporté une certaine notoriété auprès du public américain), on lui doit le premier opus des aventures de l’agent Bourne, La Mémoire dans la Peau, mais aussi MR. & MRS. Smith avec Mr.Pitt et Mrs. Jolie, ou encore Jumper dans lequel Billy Elliot et Anakin Skywalker se téléportent à qui mieux mieux. Dans tous les cas, des films sympathiques, mais qui ne présageaient pas vraiment le virage à 180 degrés vers la sobriété et la tenue de Fair Game. Bref, comme quoi il ne faut jamais présager des compétences d’un réalisateur, quel qu’il soit.

Pour preuve, Fair Game était seul à représenter les Etats-Unis lors du festival de Cannes 2010, où Doug Liman s’est retrouvé en compétition officielle face à des poids lourds, tels que Ken Loach ou Takeshi Kitano – la consécration, quoi !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver IN THE LOOP ou encore FAHRENHEIT 9/11 .

Comme je vous le disais, Fair Games’appuie sur des faits et des personnes réelles, à commencer par ses deux protagonistes principaux, interprétés à l’écran par Naomi Watts et Sean Penn. Le film est d’ailleurs adapté des livres "Fair Game : My Life as a Spy, My Betrayal by the White House" de Valerie Plame elle-même et "The Politics of Truth" de son mari, Joseph Wilson.

Pourtant, lors de sa sortie, le film a fait couler de l’encre dans la presse américaine. Pas sur ses qualités proprement cinématographiques, mais davantage sur son contenu. Ainsi, dans un éditorial, le Washington Post accuse le film de "déformer la réalité, quand il ne l’invente pas de toutes pièces !" Joe Wilson et Valerie Plame ont alors exercé leur droit de réponse en pointant du doigt le fait que deux journalistes du Post avaient précédemment considéré que le film était au contraire particulièrement bien documenté. Par ailleurs, David Corn, un autre journaliste politique a affirmé que les points essentiels de l’intrigue du film sont absolument authentiques, et note au passage que l’auteur de l’éditorial du Post, Fred Hiatt, était un "fervent défenseur de la guerre en Irak."

Sur une note plus légère, notons que Fair Game marque la troisième collaboration de Naomi Watts et Sean Penn. Ils avaient en effet joué précédemment dans 21 Grammes de Alejandro Gonzalez Inarritu ; ainsi que dans The Assassination of Richard Nixon de Niels Mueller, dans lequel ils incarnaient déjà un couple à l’écran.

Fair Game est un pari risqué pour Doug Liman, le pari de faire un film qui ne serait pas un thriller, ni un film d'action, mais qui serait intéressant quand même. D'autres y arriverait sans problème, mais connaissant la filmo du bonhomme (La Mort dans la peau, Mr. and Mrs. ...

Ne pas confondre avec Fair Game d'Andrew Sipes (1995) avez William Baldwin et Cindy Crawford qui joue le rôle d'une avocate poursuivie par la mafia russe. Il s'agit ici des préludes à la deuxième guerre en Irak et des conséquences sur une famille dont la mère travaille pour ...

On oublie parfois à quel point Naomi Watts est une très grande actrice. Géniale dans Mulholland Drive, parfaite dans King Kong, elle vole ici la vedette à Sean Penn dans Fair Game, le film de Doug Liman sur l'affaire Valerie Plame. On oublie (et on a eu du mal à s'en rendre ...