FUREUR APACHE

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Le titre original est « Ulzana’s raid » mais, pour une fois, on me permettra de préférer encore le français : « Fureur apache ». Il s’agit évidemment d’un western, qui plus est signé de Robert Aldrich, un des derniers pistoleros de l’âge classique. 

Le chef Ulzana fugue de sa réserve avec une poignée d’apaches et, une nouvelle fois, les tuniques bleus sont à leurs trousses. Burt Lancaster, incarne l’éclaireur, blanchi sous le harnais, et qui sait combien gagner certaines guerres vous font perdre votre âme. 

Le film est sorti en 1972 en pleine guerre du Vietnam et il porte ce poids allégorique. C’est l’année du Watergate et de la réélection de Nixon, quand la jeunesse américaine aspirait, pourtant, à vivre dans une nation plus démocrate et plus pacifique. A l’époque, les spectateurs se sentaient tous apaches.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GÉRONIMO (Walter Hill reconstitue la révolte de l'Apache Géronimo. C'est l'acteur d'origine Cherokee Wes Study qui interprète le célèbre chef indien.) ou encore MAJOR DUNDEE (Un pied dans la modernité et un autre dans le classicisme, ce film de Sam Peckinpah raconte également la poursuite d'un chef apache, ainsi que l’opposition entre des militaires sudistes et nordistes.).

A l’origine de « Ulzana’s raid » il y a un authentique éclaireur nommé Al Sieber qui participa aux guerres indiennes et mourut en 1907. Ce héros de l’ouest devint le protagoniste principal de « Adobe walls » roman de William Riley Burnett  (auteur entre autres du « Petit César », « Scarface » et « Quand la ville dort » ), publié en 1953. La même année le livre connait une première transposition à l’écran, « Le sorcier du Rio Grande » de Charles Marquis Warren, avec Charlton Heston et Jack Palance. 

Rappelons au préalable que Burt Lancaster avait joué l’apache sous la direction d’Aldrich dans « Bronco Apache » (1954). Près de 20 ans plus tard la star de 59 ans met son nom dans la balance pour que « Fureur Apache » soit financé par Universal. Il renonce à son salaire et accepte un pourcentage, bien que n’étant pas crédité au générique comme producteur. Il faut dire aussi qu’il s’octroie un droit de regard sur le montage final et qu’Aldrich n’en sera pas satisfait. 

Ce fut une petite production d’un million deux cent mille dollars, tournée en sept semaines, une des oeuvres les moins couteuses du cinéaste. Elle fut malgré tout mal accueillie et à peine rentable. Bruce Davison qui joue le jeune lieutenant a, par la suite, raconté comment il avait obtenu le rôle. Rencontrant Aldrich, il s’était enthousiasmé sur « La canonnière du Yang-Tsé » (1966) en expliquant que le cinéaste n’avait pas idée de ce que ce film signifiait pour lui. Aldrich avait alors répondu : « merci kid, c’est Robert Wise qui a fait ce film. Mais comme tu es juste assez stupide, tu as le rôle. » Le beau cinéma se fait souvent avec des malentendus.

J'aime le Burt Lancaster vieux, celui de Violence et Passion ou d'Atlantic City. Là à 59 ans, il commence tout juste sa carrière de vioc. Chouette. Mais bon en douceur, ça reste un rôle encore physique : un éclaireur des Tuniques bleus chargé de guider une patrouille menée ...

Ulzana, un apache frustré de l'aliénation provoquée par la vie en réserve, forme une petite troupe et se lance dans des raids meurtriers. Une escouade dirigée par un jeune lieutenant chrétien, blond, innocent et insupportable, assistée par un guide aguerri (Lancaster, BADASS), ...

Quand t'es petit et que tu joues les indiens, tu sais tout de suite que tu t'es fait arnaquer. Au mieux on va te filer une prisonnière à cacher dans ton désert et puis, ils vont arriver, tous ces cow-boys sur leurs chevaux, des Colt et des Winchester plein les bras, la carrure ...