GUERRE ET SEXE

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Le lieutenant Steele, visage déterminé, dirige un bataillon de quatre soldats, dont une femme, armés jusqu’aux dents. La chaleur du désert les accable. Leur objectif : retrouver d’autres G.I. attaqués par des groupes terroristes. Ils pénètrent dans un village dévasté, un amas de ruines, avec des engins carbonisés. Il faut attendre les renforts. Ce sont les ordres. Et bientôt faire face aux assauts des ennemis en embuscade.

Tourné en Californie, sous 40 degrés, cet huis-clos forcé, évoque le minimalisme de certains westerns classiques dans lesquels la nervosité de l’attente débouchait sur des accès de violence, face à des Indiens invisibles. Cette sécheresse, propice à quelques portraits psychologiques, fait contrepoint à l’extrême réalisme des combats. Le budget des effets spéciaux est à la hauteur de l’enjeu. Tirs d’obus, impacts de balles, explosions, hémoglobine font monter la tension.

Aussi surprenant soit-il, il s’agit bien d’un film pornographique américain, ouvertement inspiré de la guerre en Irak. Le producteur Nic Andrews et son réalisateur André Madness ont ajouté des séquences hard, webcam, fantasmes et souvenirs, qui viennent alimenter les pensées des soldats et préciser leur personnalité. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE BAMBOLE DEL FUHRER ou encore AMERICAN SOLDIERS .

Les producteurs affirment ne pas avoir voulu glorifier la guerre, ni porter de jugement politique sur l’intervention américaine en Irak. La dédicace finale, aux hommes et aux femmes qui ont combattu pour leur pays, ne va pas dans le sens de cette neutralité. Faire du lieutenant Steele le seul survivant de sa mission est une manière d'idolâtrer l’héroïsme guerrier.

Il n’a jamais été facile de filmer la guerre au cinéma sans en faire un spectacle fascinant et ambigu. Le visage dissimulé, sans âme, interchangeables, les ennemis irakiens sont les danseurs caricaturaux d’une chorégraphie virtuelle. Mais qui sont-ils ? Existent-ils vraiment ? L’absence de leur point de vue en fait des archétypes du mal. Comme jadis Les Bérets verts de John Wayne, Guerre et Sexe, par son manichéisme, est bien un objet de propagande justifiant l’engagement américain en Irak.

L’aspect le plus fort du film n’est pas dans cette débauche d’effets spéciaux mais dans les scènes de sexe, intimistes et tendres. Madness, qui œuvre beaucoup dans le gonzo, en refuse ici la brutalité et les contorsions. Aucune sodomie n’est même à signaler. Dans le X, il arrive parfois de déplorer le hard qui vient rompre le fil d’un scénario. Cette fois-ci, ce sont bien les scènes dites de « vrai cinéma » qui font regretter le charme d’un hard de belle qualité. A moins qu’elles n’en renforcent, par leur violence, toute l’émouvante fragilité.