HIT THE ROAD

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Iran, de nos jours. Une famille est en route vers une destination tenue secrète. A l’arrière de la voiture, le père arbore un plâtre, mais s’est-il vraiment cassé la jambe ? La mère rit de tout mais ne se retient-elle pas de pleurer ? Leur petit garçon ne cesse de blaguer, de chanter et de danser. Tous s’inquiètent du chien malade. Seul le frère aîné est silencieux. Tel est le synopsis du scénario élaboré par le cinéaste iranien Panah Panahi pour son premier long métrage, présenté au Festival de Cannes en 2021, à la Quinzaine des Réalisateurs. 

Panah Panahi n’est autre que le fils du cinéaste iranien Jafar Panahi qui fut lui-même l’assistant et le disciple d’Abbas Kiarostami la grande figure tutélaire du cinéma iranien. Autant dire que le futur auteur et réalisateur a grandi dans un milieu très cinéphile. « Dès l’enfance, raconte-t-il, j’ai assisté aux repérages et aux tournages des films de mon père et d’Abbas Kiarostami . » Avant de faire dès l’âge de 18 ans des études de cinéma avec la bénédiction paternelle. 

Pour autant, et d’après son auteur, il ne s’agit pas d’un film sous influence : il en a écrit seul le scénario et son père n’a fait qu’endosser des habits de conseiller, comme il le fait auprès de nombreux jeunes cinéastes iraniens. Son soutien a toutefois été déterminant dans la phase de post-production raconte son fils. Mais ce dernier affirme pour conclure : « Mon film est aux antipodes du cinéma de mon père. »

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LIBERTÉ OLÉRON (Bruno Podalydès, à sa manière, décrit les relations familiales entre rires et pleurs) ou encore LITTLE MISS SUNSHINE (Eloignés à bien des égards, les deux films ont en commun l'essentiel : un road movie en voiture au cours duquel se font et se défont les liens familiaux.).

A l’instar très nombreux films iraniens, et notamment ceux réalisés par Abbas Kiarostami en son temps, la voiture prend dans Hit the road une importance toute particulière. Dans cet habitacle confiné par définition, la famille ici décrite vit une sorte de concentré de son quotidien. Mais cette nouvelle variation du voyage en voiture qui aurait pu rester dans cette tonalité jusqu’au bout prend, on l’a vu, une autre dimension dès lors qu’à l’extérieur les protagonistes du film évoluent dans des espaces de plus en plus vastes dans lesquels ils semblent devoir disparaître. 

L’autre dimension importante du film est musicale : on y entend à plusieurs reprises des chansons qui sont des tubes avec lesquels, selon son propre aveu, l’auteur de Hit the road  a grandi. Datant d’avant la Révolution, elles démontrent selon Panahi « l’évolution désastreuse de la chanson pop, voire de toute la musique iranienne ces dernières décennies » Et le cinéaste d’ajouter à ce constat déjà pessimiste : « Le régime ne tolère pas ces chansons d’artistes qui ont dû fuir à l’étranger après la Révolution et voit d’un mauvais œil leur diffusion. » 

Mais c’est surtout sur la figure du petit garçon que repose le film et que se pose le regard du cinéaste. La place centrale qu’occupe cet enfant de six ans est comme la réponse au contexte morbide du film. Plus que porteur d’innocence, il est celui qui incarne la vie même, la faculté d’émerveillement face à la nature. Son indéniable maturité lui permet de résister aux adultes qui se cognent contre un mur. Il incarne à lui tout seul l’élan vital qu’il convient de protéger à tout prix, ici comme ailleurs.

Projeté en sélection tour du monde de l’édition 2021 du festival du film de Sarlat, Hit the road, premier long-métrage de Panah Panahi est une brillante démonstration de force. Dans une voiture, prenez une famille iranienne, avec à l’arrière un père blagueur à la ...

Il y a quelques années le cinéma iranien semblait à la recherche d'un second souffle. "Cas de conscience", "La Permission", "Un vent de liberté", pour ne citer qu'eux, n'étaient pas de mauvais films mais semblaient uniquement répondre à une volonté de plaire au marché ...

Quel beau film ! Le fils de Jafar Panahi, pour son premier film a réalisé un coup de maitre ! Ce n’était pourtant pas facile de se démarquer de son père ou d’Abas Kiarostami, auxquels ce long métrage fait référence, mais en y apportant une touche personnelle qui m’a ...