I COMETE

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Il y a le ciel, le soleil et… la Corse. Pas de doute, les vacances d’été sont bien là et, assis sur un muret du village, quelques copains se retrouvent pour parler de tout et de rien. Plus tard on ira pêcher à la rivière, suivre un match de foot ou encore se retrouver autour de la piste de danse pour une fête qui réunit toutes les générations.

I Comete ("les comètes", en corse), premier long métrage réalisé par Pascal Tagnati, qui joue également ici Théo, s’offre comme un film choral où l’on accompagne une bande d’amis. Au fil des scènes, qui fonctionnent comme autant de pièces d’un puzzle, on en apprend un peu plus sur leur passé, leurs relations…

Pascal Tagnati a choisi de filmer dans la commune montagneuse de Tolla, une région où il allait pécher quand il était enfant, et où le lac renvoie une lumière naturelle à laquelle il tenait. Devant sa caméra, des comédiens donnent la réplique à des acteurs non-professionnels. Tout le village a en effet accepté de participer à cette aventure cinématographique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES RANDONNEURS (Un film choral et estival à travers les sentiers de la montagne corse.) ou encore BELLE-FILLE (Cette comédie a également été tournée dans un village de Corse).

Mise en valeur par une caméra résolument fixe, la parole est centrale dans I Comete. Le film est en effet né d’un désir de son metteur en scène de « faire dialoguer des figures, des personnages, des voix qui m’habitaient depuis que je suis tout petit », comme le confie ce réalisateur né et toujours installé en Corse. En écrivant son scénario, Pascal Tagnati avait en tête une galerie de personnages qui l’ont marqué au fil de son existence. « C’est toute une famille que j’ai voulu remettre en scène dans le cadre d’un été au village, raconte-t-il, car c’était le seul moyen pour les faire tous dialoguer, comme une grande tablée de Noël. » Son récit rend ainsi un hommage à un monde qui l’a façonné.

Le réalisateur rappelle que le village l’été est une sorte de condensé de la société corse et il explique qu’au sein du microcosme qu’il fait vivre, le personnage de François-Régis, incarné par Jean-Christophe Folly, constitue un véritable pilier. « Mais je ne voulais pas en faire le personnage principal, qu’il devienne le sujet du film, précise Tagnati. Il est le seul personnage noir du film, il ressort évidemment du lot au milieu de ces villageois blancs, il n’y avait pas besoin d’en rajouter. Je ne voulais pas non plus que ce personnage soit anecdotique car il porte en lui cette question d’héritage : il incarne à la fois le passé, le présent et le futur, il fait partie de cette grande famille qui dirige ce village. »

Tourné avec la complicité des habitants du village de Tolla, I Comete est une fiction précisément scénarisée sous ses accents de chronique documentaire : 80% du film a été « écrit au cordeau » et seules 20% des séquences ont été prises sur le vif ou improvisées. La scène de l’ado déguisée en dame blanche, compte, par exemple, parmi celles qui n’étaient pas prévues dans le scénario. Quant au choix de filmer systématiquement chacune des séquences en plan fixe, le réalisateur le justifie comme une façon de « donner les pleins pouvoirs aux acteurs ». Cette règle qu’il s’est fixée n’avait rien d’une contrainte pour lui. « Ce dispositif renforce davantage le sentiment de proximité avec les personnages, explique-t-il, puisque presque rien ne vient perturber la relation entre les acteurs et le regard. »

Plan fixe, extérieurs jour et nuit, quelques intérieurs intimes. Ce film n’est pas une fiction. Son traitement fin, habile et incisif de la corse en fait un documentaire rare et nécessaire. Loin des clichés habituels, Pascal Tagnati filme la corse à son état brut, sans ...

Le dispositif de fabrication de I comete n’est pas tant le plan-séquence que la séquence-plan. Séquence qui, avant d’être un plan, une image, est bien une séquence, une situation. On ne filme pas pour le plan, pour un champ, pour un contre-champ. On ne cherche pas à rythmer ...

Un premier film radical, dense et ambitieux au point de s'étonner qu'il s'agit bien d'un premier film. Il faut néanmoins s'armer de patience. Le rythme est lent et le film n'est fait que de plans fixes. Surtout, le réalisateur décide de perdre le spectateur au milieu de ses ...