L'AMOUR À MORT

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Le décès et la résurrection soudaine d’un homme sont l’élément déclencheur de L’Amour à mort (1984) d’Alain Resnais. Le réalisateur explore l’histoire de deux couples avec la complicité du scénariste Jean Gruault avec lequel il avait déjà collaboré pour Mon oncle d’Amérique (1980) et La Vie est un roman (1983). Le réalisateur déclare ne pas avoir souhaité parler de la vie après la mort ou de l’au-delà mais que le thème de son film est la séparation. Il a voulu diriger de nouveau le quatuor Sabine Azéma, Fanny Ardant, Pierre Arditi et André Dussollier qui était à l’affiche de son précédent long-métrage La Vie est un roman. 

Ce dixième long-métrage du réalisateur a été présenté à la Mostra de de Venise en 1984. Le réalisateur y a expliqué le titre du film en ces termes :  « Il s’agit d'amour jusqu'à la mort; l'amour est plus fort que la mort ou l'amour est si fort qu'il peut seul conduire à la mort. » Le film a reçu un accueil mitigé au festival vénitien où il a connu des huées mais aussi une ovation de quatre minutes.  Il a reçu plusieurs citations aux César mais est reparti bredouille de la cérémonie. 

L’Amour à mort a été tourné en Cinémascope comme c’était déjà le cas pour le documentaire Le Chant du Styrène (1959) et pour L’Année dernière à Marienbad (1961). Alain Resnais a choisi ce format pour L’Amour à mort car il désirait filmer les visages des comédiens au plus près sans pour autant faire des portraits. Le film a été tourné en décors naturels à Uzès dans le Gard. Il a fait réaménager une maison pour la transformer en presbytère.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES REVENANTS (Loin du cinéma d'horreur, le retour des morts à la vie est ici une façon de réfléchir sur la famille, le couple et le sentiment amoureux. Ce film a été suivi par une série télévisée à succès.) ou encore CRIS ET CHUCHOTEMENTS (Parce qu'Ingmar Bergman réalise là une oeuvre majeure sur le thème de la mort et du deuil, ainsi qu'un de ses films visuellement les plus aboutis.).

Pour L’Amour à mort, Alain Resnais a considéré la musique comme un personnage à part entière, le cinquième personnage de son film. Il a fait écouter beaucoup de musique aux comédiens pendant les répétitions et le tournage. Il a aussi demandé au compositeur allemand Hans-Werner Henze (qui avait déjà collaboré avec lui pour Muriel ou le temps d’un retour en 1963) d’écrire de petits morceaux musicaux qui devaient exprimer ce que ne diraient ni les dialogues, ni les images, ni la gestuelle des acteurs. Hans-Werner Henze a donc créé 52 plages musicales non figuratives. Pour les mettre en valeur, le cinéaste a supprimé tous les sons naturels quand il les incorporait à son film. 

Le film comporte plusieurs plans noirs ou images non figuratives qu’Alain Resnais et le monteur Albert Jurgenson plaçaient dans le film. Ces séquences surnommées « particules » avaient été tournées dans l’urgence. Le compositeur ne savait pas du tout ce qu’elles allaient donner. Pour composer sa partition, Hans-Werner Henze avait reçu des indications d’Alain Resnais qui lui avait spécifié qu’il n’était pas obligé de s’y tenir. Malgré cette liberté, le musicien est parvenu à un résultat quasiment identique à ce que souhaitait le réalisateur au départ. Ils se sont ensuite laissés guider par leur instinct pour placer les plages musicales qui leur semblaient idéales pour prolonger une intonation du dialogue. Pour parvenir à ce résultat, Hans-Werner Henze a vu le film plusieurs fois puis est venu travailler trois jours sur le montage. 

Le monteur Albert Jurgenson collaborait avec Alain Resnais depuis Je t’aime, Je t’aime (1968). Le réalisateur appréciait sa curiosité et sa faculté à essayer de nombreuses possibilités destinées à améliorer le film. Tous deux considéraient que la mise en scène n’était pas terminée au tournage mais que le montage en faisait partie intégrante.

Ha, un film de Resnais c'est toujours un plaisir à regarder, et si je suis particulièrement friand de ses comédies, type On connaît la chanson ou Les herbes folles, j'aime aussi beaucoup ses drames, surtout Hiroshima mon amour que j'avais adoré. C'est donc avec plaisir que ...

Après une introduction d'une force bouleversante, qui doit peut-être beaucoup à l'intensité de la relation "réelle" entre Azéma et Arditi, Resnais installe le spectateur dans un inconfort pour le moins radical, entre trous noirs de musique stridente, et questionnement théâtralisé ...

La neige est protagoniste, matérielle, abstraite, elle incarne le tumulte de la vie sur le néant de la mort, sur le noir profond du carton. Fomenté dans la flamme des hommes, ce film de Resnais est de ses plus grands. ...