LE DERNIER AMANT ROMANTIQUE (VERSION RESTAURÉE)

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Qu’est-ce que le romantisme ? Qu’est-ce que la romance ? C’est ce qui préoccupe un magazine féminin new yorquais, en quête du dernier représentant mâle susceptible de répondre à ses critères. Les candidats sont les bienvenus.  

C’est donc une sorte de chasse à faire la cour qui peut commencer et qui fournit à Just Jaeckin le prétexte à un film gentiment  et consensuellement amoureux. Dans ce marivaudage tout droit issu des années 70 (en 1978 en réalité), ressurgissent des noms un peu oubliés. 

On redécouvrira la sensualité de la canadienne Dayle Haddon, l’éphémère Gérard Ismael, ainsi que Thierry Lhermitte et quelques seconds rôles précieux comme Roland Blanche, Etienne Chicot ou Daniel Duval.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HITCH - EXPERT EN SÉDUCTION (Parce que Will Smith interprète un coach en séduction, qui aurait pu participer au concours de l'amant romantique.) ou encore ROSELYNE ET LES LIONS (Parce que Jean-Jacques Beineix rend un hommage flamboyant au monde du cirque, en particulier au glamour des dompteurs de fauves.).

Nous ne sommes pas en présence d’un de ces films du patrimoine érotisant des années 70, qui fut un genre en soi, en ces périodes post-soixantuitardes de « libération sexuelle ». Au contraire le cinéaste, dont c’était le film favori, a voulu réformer son image. On rappellera que Just Jaeckin, réalisateur français, comme son nom ne l’indique pas, est devenu mondialement célèbre avec « Emmanuelle » (1974), son premier film, qui attira 8 millions de spectateurs français affriolés.  

Photographe de formation, pour l’armée, puis dans le secteur de la mode,  Jaeckin a poursuivi sa carrière dans la contemplation des corps féminins et dans un cinéma de moeurs gentiment voyeur. Le dernier amant romantique est son quatrième long métrage et il est plus chaste. Dans cet univers la belle québécoise Dayle Haddon fait valoir ses arguments, toute en minauderies et féminités décomplexées. Elle a fait rêver les hommes comme top model puis a rejoint Just Jaeckin, déjà, dans « Madame Claude » (1977) puis dans « Spermula » de Charles Matton , la même année. Par la suite sa carrière s’infléchira dans des rôles plus conventionnels, sans qu’elle y soit aussi convaincante. 

On citera encore le nom de Pierre Bachelet, compositeur de la musique et chanteur fameux (on fredonne ici ses « Corons »). L’homme a d’abord été diplômé de l’école Louis Lumière et a, ce qu’on sait moins, commencé sa carrière comme réalisateur de documentaires, notamment. C’est avec « Emmanuelle » qu’il devient compositeur de musiques de films. Il travaillera par la suite avec Jean-Jacques Annaud, Patrice Leconte et Jean Becker. Bref en ces seventies, bien avant le retour du puritanisme, tous les chemins pouvaient mener à la sensualité cinématographique. Mais un coeur battait dans ces poitrines viriles.