LE PAPILLON

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Sorti en décembre 2002, le même jour que le deuxième opus du Seigneur des anneaux, le Papillon de Philippe Muyl ne connut pas le même succès au box-office français, bien qu’il y engrangera tout de même plus d’un million cent trente mille entrées.   

Dix sept ans après ses débuts, marqués par l’échec de l’Arbre sous la mer, avec Christophe Malavoy, puis le succès de Cuisine et dépendances, l’adaptation de la pièce d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, Philippe Muyl partagera la critique avec cette rencontre entre un vieux collectionneur de papillons plutôt bourru et une adorable gamine de huit ans, quelque peu délaissée par sa mère. 

Le lépidoptériste ronchon, c’est Michel Serrault, 74 ans et plus de cent trente films au compteur, la fillette, c’est la débutante Claire Bouanich. Après cette première expérience, très remarquée par l’ensemble de la critique, on la retrouvera notamment chez Richard Dembo, dans La Maison de Nina, et chez Luc Moulet, dans le Prestige de la mort, ainsi que dans le premier film réalisé par Fanny Ardant : Cendres et sang.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VIEIL HOMME ET L’ENFANT (1967) (Ronchon – et antisémite –, Pépé (Michel Simon) va se découvrir un coeur gros comme ça au contact du petit juif (Alain Cohen) caché chez lui.) ou encore LE PAPILLON BLEU (2004) (C’est pour sauver un enfant cancéreux qu’un entomologiste (William Hurt) part à la recherche d'un papillon très rare pouvant, peut-être, le guérir.).

C’est en tombant par hasard sur un site internet consacré aux papillons, que Philippe Muyl découvrit l’existence de ce papillon rare : l’Isabelle. Il écrivit son nom sur un post-it, resté collé sur son bureau pendant deux ans ! C’est ainsi que, petit à petit, est née l'histoire de ce collectionneur lancé à la poursuite d’un papillon rarissime. Si Michel Serrault avoua, « J'ai été touché quand j'ai lu le scénario mais, pour être honnête, c'est ma petite-fille qui m'a convaincu ! », Claire Bouanich, sa très jeune partenaire, fut choisie après l’audition de deux cents fillettes de son âge. « Elle a dépassé de loin mes espérances », s’enthousiasma Philippe Muyl. Interrogée sur son prestigieux partenaire, la fillette déclara qu’il était « rigolo et gentil » mais que, parfois, « il lui arrivait de piquer des p’tites colères » ! 

Nicolas Fertin, dans Le Parisien, s’enthousiasma en évoquant un film « si juste, si délicat et si joliment écrit » et Marie-Noëlle Tranchant, dans le Figaro, estima que la complicité entre le vieil homme et l’enfant confère au film « un charme simple et tendre », ajoutant que « s’il y avait une filmothèque rose, comme il y a une bibliothèque rose, le Papillon en ferait partie ». Mais  le film que vous venez de voir fut, avouons-le, plutôt fraîchement accueilli par la critique. Libération parla d’un film « gnangnan », alors qu’au cours du Masque et la plume, l’émission critique de France inter, Jean-Marc Lalanne des Cahiers du cinéma lança un définitif : « C’est tellement n’importe quoi qu’on ne sait plus trop quoi en penser. »

Ignorant ces avis tranchés, le Papillon fut un énorme succès en Chine où il fut piraté des millions de fois par des spectateurs sous le charme. A tel point que Philippe Muyl s’envola pour l’Empire du milieu afin d’y tourner, avec des acteurs chinois et en chinois, le premier film chinois réalisé par un français. Abusivement présenté comme le remake du Papillon, ce film, sorti en France en mai 2014 sous le titre le Promeneur d'oiseau, raconte l’histoire d’un vieil homme quittant Pékin avec sa petite fille, pour obéir aux dernières volontés de sa défunte épouse : libérer un oiseau chanteur qui lui tenait compagnie depuis 18 ans. C’est ce film qui représenta la Chine dans la course à l’Oscar 2015 du meilleur film étranger.

Bien qu'il tienne plus du téléfilm que du film, Le Papillon sous ses airs débonnaires s'avère être une jolie fable. Avec un pitch pareil on sait d'avance dans quoi on s'embarque mais qu'importe, les récits initiatiques peuvent être plein de bonnes idées. Si Le Papillon ...

Julien est un retraité bougon vivant dans son appartement parisien. Ayant vendu et réparé des horloges toute sa vie, il voue désormais une passion sans limite pour les papillons à un tel point qu'il a transformé en serre l'une des pièces de son logement pour en élever. ...

Dans le registre "film de Noel" (ok c'est pas encore Noel mais admettons...) je suis séduite ! C'est tendre et bien joué. Beaux paysages et acteurs touchants, une très jolie rencontre entre une fillette délaissée par sa mère et un senior passionné par les papillons. Michel ...