MONELLA

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Nous sommes dans l'Italie du Nord, au début des années soixante. Lola est une jeune et jolie jeune fille fiancée avec Masetto, le fils du boulanger. Malheureusement, celui-ci est un peu marqué par une éducation à l'ancienne. Bien que fou de désir pour sa fiancée, il a des principes et il est convaincu qu'ils doivent demeurer vierges jusqu'à leur mariage. Bien sûr, la charmante Lola n'est pas de cet avis. Elle a beau multiplier les entreprises de séduction, Masetto résiste. Elle se tourne alors vers André, un homme plus âgé et séduisant, possédant une solide expérience et racontant sans cesse ses aventures érotiques passées. Ses récits enflamment l'imagination de Lola qui commence à penser qu'il serait peut-être un bien meilleur amant que le jeune Masetto. Problème : André est l'amant de sa mère et certains vont même jusqu'à prétendre qu'il serait le père de Lola...  

Tinto Brass, le pape de l'érotisme, n'a pas son pareil pour nous montrer les émois de la jeune et craquante Lola. Il évoque ses fantasmes avec talent et imagination.

A la fois irrévérencieux, amusant et terriblement sensuel, ce film foisonne de scènes aussi osées et aussi troublantes que son héroïne.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BEAUTÉ VOLÉE (BERNARDO BERTOLUCCI - 1996) ou encore RIZ AMER (GIUSEPPE DE SANTIS - 1949) .

Tinto Brass est le maître incontesté du cinéma érotique. Peu de cinéastes ont comme lui traduit avec autant d'authenticité les petites émotions quotidiennes qui viennent chatouiller, voire enflammer, notre libido. Il a toujours filmé le sexe comme une gourmandise.

Né en 1933 à Milan dans une sévère famille d'origine russe, Giovanni "Tinto" Brass déménage très jeune pour Venise, où il étudie le droit et obtient son diplôme en 1957. Passionné de cinéma plus que de jurisprudence, il travaille à la fin des années 1950 comme archiviste à la Cinémathèque française, dans l'ambiance  de la Nouvelle Vague naissante. Il retourne en Italie et devient assistant réalisateur auprès d'Alberto Cavalcanti, Roberto Rossellini et de Joris Ivens.

Il passe à la mise en scène en 1963 et réalise des satires sociales jusqu'à ce qu'on lui propose en 1976 un sujet érotique, "Salon Kitty", dont il réécrit le scénario pour en faire sa propre version des Damnés de Visconti. Le succès de ce film amène Bob Guccione, propriétaire du magazine Penthouse, à choisir Tinto Brass pour une adaptation à gros budget du "Caligula" de Gore Vidal.  Mais Brass refusant d'y inclure les séquences pornographiques voulues par Bob Guccione, se fait mettre à la porte. Bien que désavoué par Brass, ce film reste la plus célèbre de ses œuvres.

Depuis cet épisode, il ne tournera plus jamais un film sans en obtenir le final cut et en assurer personnellement le montage.

Une quinzaine de films succèdent à Caligula et  La clé, tourné en 1983 avec Stefania Sandrelli est considéré par certains comme son chef-d'œuvre.

Petite précision : Brass en anglais veut dire cuivre au sens musical du terme et par extension fanfare. C'est sans doute pour cela que Tinto Brass, le maître en personne, apparaît au début de son film. En effet, il s'est amusé à interpréter le chef de la fanfare que Lola vient perturber pendant son concert sur la place du village. 

La bande originale est signée d'un certain Pino Donaggio qui a composé la musique  de Carrie, Body double, Dressed to kill et Blow out pour Brian de Palma.  

Brass retrouve dans Monella la plantureuse Serena Grandi, son héroïne de Miranda. Avec quelques années de plus d'accord, mais juste assez pour pouvoir interpréter la mère de la craquante Lola.

Tinto Brass est le Russ Meyer de la Fesse. Alors que le réalisateur américain de Megavixens ne voyait la vie qu’à travers un soutien gorge géant, l'italien Tinto Brass n’a qu’une obsession : le cul des femmes. Toute son œuvre tourne autour du postérieur féminin. Il fait dire à un des personnages de son film une phrase qui résume assez bien sa philosophie : "Toutes les filles sont assises sur leur fortune mais elles ne le savent pas"