MONSIEUR BATIGNOLE

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Pour son huitième film en tant que réalisateur, GERARD JUGNOT poursuit dans la veine de la comédie douce amère, celle qui lui a valu ses plus grands succès, en particulier UNE EPOQUE FORMIDABLE.

 Passionné par la Seconde Guerre Mondiale, il choisit, au travers de la petite histoire - celle d’un boucher lambda tendance lâche, amené à sauver un enfant juif - de traiter la Grande Histoire du Paris occupé par les Allemands.

 Le personnage de Monsieur Batignole est aussi l’occasion pour le réalisateur de refléter l’ambivalence des comportements humains à une époque qui ne saurait se résumer à ceux qui collaboraient et ceux qui résistaient. Pour mieux souligner cette ambiguïté, GERARD JUGNOT pousse le paradoxe jusqu’à faire jouer des gentils par des acteurs au physique inquiétant, et des méchants par des visages sympathiques. Dans le même esprit, il renonce à intituler son film ON NE POUVAIT PAS SAVOIR …, qui était pourtant sa première idée : trop donneur de leçons à son goût.

Preuve de la sensibilité du sujet, GERARD JUGNOT a pu constater l’émotion de certains badauds lors du tournage parisien de MONSIEUR BATIGNOLE. Pas facile, même aujourd’hui, de voir les drapeaux nazis resurgir dans la capitale en même temps que les uniformes allemands.

« Une plaie qui gratte et qu’on n’arrive pas à guérir », voilà comment GERARD JUGNOT résume cette période troublée de l’Histoire française, dont il a tiré un film qui a séduit en salles plus d’1 million et demi de spectateurs…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA TRAVERSEE DE PARIS ou encore BOUDU .

Interrogé sur ses références au moment de tourner MONSIEUR BATIGNOLE, GERARD JUGNOT citait FORTUNAT, D’ALEX JOFFE, L’ARMEE DES OMBRES de JEAN-PIERRE MELVILLE, ou LA TRAVERSEE DE PARIS de CLAUDE AUTANT LARA. On pourrait ajouter LE DERNIER METRO de FRANCOIS TRUFFAUT,  AU REVOIR LES ENFANTS de LOUIS MALLE ou LE SECRET de CLAUDE MILLER, tant la période de l’Occupation a inspiré les cinéastes français.

Très soucieux de l’authenticité de son film, GERARD JUGNOT et son scénariste PHILIPPE LOPES CURVAL se sont évidemment inspirés d’ouvrages historiques et de romans, mais aussi de photos prises en 1942, année durant laquelle se déroule MONSIEUR BATIGNOLE. JUGNOT souhaitait ainsi s’éloigner de l’imagerie véhiculée par le cinéma pour revenir à la réalité de l’époque. Dans le même esprit, il a trouvé à Morteau une gare restée intacte depuis la guerre, et s’est vu prêter par un collectionneur de trains une locomotive à vapeur datant de 1941.

GERARD JUGNOT a également soigné son casting, offrant à JEAN-PAUL ROUVE et SAM KARMANN l’occasion de prouver leur talent dramatique : ROUVE a d’ailleurs vu sa prestation dans le film saluée par le CESAR du Meilleur Espoir Masculin. MONSIEUR BATIGNOLE est aussi l’occasion pour GERARD JUGNOT de renouer avec le regretté TICKY HOLGADO, l’inoubliable SDF d’UNE EPOQUE FORMIDABLE.

Du côté des enfants, JUGNOT a prouvé qu’il avait le nez fin en donnant leurs premiers rôles à JULES SITRUK et DAMIEN JOUILLEROT, qui ont poursuivi avec succès leur carrière au cinéma : le premier dans MOI CESAR, 10 ANS ½, 1M39, et le second avec EFFROYABLES JARDINS et LES AIGUILLES ROUGES.

Retour à l’envoyeur : c’est aux enfants que GERARD JUGNOT devra son plus grand succès deux ans après MONSIEUR BATIGNOLE, en jouant dans LES CHORISTES de CHRISTOPHE BARRATIER. Un film nominé aux Oscars après avoir réuni plus de 8 millions de fans en France …

Gérard Jugnot signe ici l'un de ses meilleurs films, avec beaucoup de sensibilité, qui plus estsur un sujet aussi fort que difficile. Tout est réussi, les personnages, le scénario, la reconstitution... Avec en prime de belles prestations d'acteurs (avec un faible pour l'excellente ...

C'est en réalisant un film sur une période historique sombre que Gérard Jugnot parvient à nous toucher avec ses bons sentiments, c'est aussi là que son personnage de "Monsieur Tout le monde" devient le plus attachant. ...

Un monsieur tout le monde qui se retrouve au milieu de la guerre. Ni particulièrement courageux, ni particulièrement contre cette guerre (ni pour les allemands), Mr Batignole devait ressembler à la majorité des français à cette époque : il se laissait porter. Ce qu'on aurait ...