PAYCHECK

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Paycheck fait partie de ces nouvelles de Philip K. Dick adaptées par des réalisateurs prestigieux. Avant John Woo, Ridley Scott avait adapté Blade runner, Paul Verhoeven Total Recall, Steven Spielberg Minority report pour n'en citer que quelques-uns. Ces histoires ont en commun un personnage principal soudain privé des moyens de contrôler sa propre destinée, ce qui pour Dick représente le cauchemar absolu.

Dans les mains de John Woo, le résultat a des allures de blockbuster où l'accent est mis sur les efforts déployés par le personnage pour résoudre ses problèmes, ce qui donne lieu à quelques solides scènes d'action. La technologie des années 2000 fait aussi la différence, mais au fond, on n'est pas loin des thrillers paranoïaques plus classiques dont Hitchcock est resté le maître. 

En accentuant son apparence lisse de monsieur tout le monde, Ben Affleck perpétue la tradition du héros ordinaire placé dans une situation kafkaienne.

Après Mission impossible 2 et Les messagers du vent, Paychek témoigne de la difficulté pour John Woo à trouver ses marques dans l'industrie hollywoodienne. D'un côté, il reçoit des propositions enviables, avec des moyens financiers et matériels considérables, mais en contrepartie, son rôle se limite souvent à celui de super réalisateur dépourvu de liberté artistique. Et il n'est pas seul dans son cas. Paul Verhoeven avant lui a eu l'occasion de réaliser des grands films tout en ressentant des frustrations qui l'ont conduit à retourner dans son pays. Et ce n'est peut-être pas une coïncidence si on leur a proposé à tous les deux d'adapter une nouvelle de Philip K Dick.

Les deux histoires ont des points communs, en particulier l'effacement de la mémoire, et elles appartiennent à une certaine catégorie de SF paranoïaque qui fait le plein des amateurs du genre, mais ne laisse pas toujours au cinéaste l'occasion de s'exprimer pleinement. De fait, il est difficile de trouver dans Paycheck des traces de l'identité de John Woo, à l'exception de quelques effets de signature, et d'une séquence de poursuite chargée d'excitation. Le cinéaste chinois s'est quand même plu à illustrer cette intrigue, et n'a pas manqué de manifester sa cinéphilie en rendant des hommages. Ici, c'est à Hitchcock qu'il fait référence, en citant ouvertement La mort aux trousses, dont le héros lui a servi de modèle pour le personnage de Jennings. Il a également reproduit quelques motifs du même film dans les séquences de poursuite.

Quant à la séquence de mexican standoff, où deux protagonistes se tiennent mutuellement en joue, Woo n'en voulait pas dans ce film, mais Ben Affleck l'a supplié d'en faire une parce qu'il est un fan de The killer et A toute épreuve. Matt Damon avait été pressenti pour jouer le rôle de Jennings, mais il a décliné à cause des trop évidentes ressemblances avec La mémoire dans la peau.

L'idée est vraiment géniale, mais le problème viens du film en lui même : Le jeu des acteurs, le choix même de ceux ci, le doublage FR, la réal, il y a quelque chose qui cloche. C'est dommage, parce que le potentiel est là ! On regrettera juste que l'intrigue ce dévoile ...

Le très écclectique et trop rare John Woo se laisse souvent aller aux films de Hong-Kong, mais il a aussi sur faire un "Mission impossible" (2) et des films plus subtils comme "Windtakers". Il prouve ici que film d'action peut également rimer avec grand cinéma. Bien qu'il soit ...

Mettre 9 à Paycheck c'est osé. Mais je le fais. Et pourquoi? C'est simple, je n'ai jamais autant rigolé devant un film. On ne va pas parler du jeu des acteurs, le casting parle de lui-même. Certes, je l'ai vu en VF, mais je ne pense pas que la VO rattrape le naufrage du film. Quand ...