PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE

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Après avoir adapté Ovide avec Métamorphoses puis la Comtesse de Ségur et ses Malheurs de Sophie, Christophe Honoré a éprouvé le besoin d’aller vers une histoire à la première personne et un récit entièrement original. Il souhaitait aussi faire revivre les années 1990, alors qu’il était étudiant. 

Le scénario de Plaire, aimer et courir vite a été écrit en cinq ou six semaines autour de deux personnages : un étudiant et un écrivain. Vincent Lacoste interprète ainsi un jeune Rennais de 22 an et Pierre Deladonchamps un romancier parisien. Leur histoire d’amour est contée avec lyrisme et légèreté. Mais l’ombre du SIDA se profile… « C’est un film qui assume sa part de mélodrame, mais pas tant du côté de l’amour impossible que de la vie impossible », déclare son réalisateur.  

Christophe Honoré note d’ailleurs que « le SIDA est trop absent des écrans de cinéma. il manque énormément de films par rapport à l’importance de cette maladie sur les gens de ma génération. » Plaire, aimer et courir vite répond à une sorte de volonté de consolation pour son auteur. « Aujourd’hui encore, je me sens inconsolé de la mort de gens que j’ai connu et de ceux que je n’ai pas connus mais que j’aurais rêvé de rencontrer, et qui continuent toujours à m’inspirer ».  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WEEK-END (Parce que c'est une brève rencontre, une histoire d'amour intense entre deux hommes, qui n'ont que deux jours à leur disposition.) ou encore 120 BATTEMENTS PAR MINUTE (Présenté la même année que "Plaire, aimer et courir vite" au Festival de Cannes, où il a reçu plusieurs prix, "120 Battements par minute" est une autre reconstitution des "années Sida", qui se concentre sur l'activité militante.).

Pour aider ses comédiens à s’approprier leur rôle, Christophe Honoré leur a suggéré des pistes de livres à lire, des films à voir mais il a aussi demandé à Vincent Lacoste et Pierre Deladonchamps de porter chacun un parfum différent. Deux parfums que le metteur en scène a lui-même utilisé à des âges différents. « Je me disais que ces parfums allaient provoquer des mémoires accidentelles, explique-t-il. En m’approchant d’eux je pensais que ça allait me rappeler des moments de ma vie et que je serai fidèle à ces impressions, ces émotions. » Ces sensations olfactives étaient censées l’amener sur son terrain pour ensuite laisser les comédiens faire ce qu’ils voudraient librement.  

Plaire, aimer et courir vite est jalonné de clins d’œil et de références. Pour commencer, le titre évoque celui du film d’Alain Resnais Aimer, boire et chanter. Au cimetière de Montmartre, Arthur se rend notamment sur les tombes du dramaturge Bernard-Marie Koltès et de François Truffaut. La scène où Jacques (Pierre Deladonchamps) subit les bavardages d’une comédienne alors qu’il est impatient de retrouver Arthur fait d’ailleurs penser à ce moment de La Peau douce de Truffaut où Jean Desailly ne parvient pas à se débarrasser d’un vieil ami alors que son esprit est tourné tout entier vers Françoise Dorléac. 

Au moment de la sortie en salles de son film, Christophe Honoré s’interrogeait : « C’est une question que je me pose souvent : est-ce qu’il y a un moment où je serai satisfait du cinéma, du film tourné, ou est-ce que je ne fais que creuser une insatisfaction de film en film, en espérant que le prochain réussisse à atteindre quelque chose ? »  Le fait que cette réalisation a reçu le prix Louis-Delluc 2018 a dû le rassurer quelque part. Depuis, le metteur en scène a puisé dans sa propre adolescence pour nourrir le scénario du Lycéen qui revient sur la mort de son père au volant de sa voiture. Un événement déjà évoqué dans une réplique du personnage d’Arthur dans Plaire, aimer et courir vite. 

PLAIRE, AIMER ET COURIR VITE (2018) de Christophe Honoré Cette superbe romance en plein été 93, conte la rencontre entre Arthur, jeune étudiant breton de 22 ans et Jacques, un écrivain parisien qui a la garde régulière de son fils qui va se transformer en relation amoureuse ...

Pour ceux qui comme moi aiment "les gens qui doutent, ceux qui disent et qui se contredisent, et sans se dénoncer" Oui je comprends qu'on puisse reprocher des tonnes de choses à Honoré, que ce récit très littéraire bourré de références puisse donner des boutons (Un conseil ...

C’est l’un des effets festival : la programmation est tellement éclectique et internationale qu’on en oublierait presque la production nationale ; et lorsque les sous-titres ne s’affichent qu’en anglais, on prend conscience qu’on va pouvoir se contenter d’écouter ...