PRÊT-À-PORTER

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A Paris en 1994, le monde des médias du show biz et des stars est en émoi : c’est la fashion week. Et, dans cette faune, rodent d’étranges animaux, capables d’en manger un autre. « Prêt-à-porter » est une fantaisie labyrinthique de Robert Altman où il laisse libre cours à sa virtuosité narrative.

Ce n’est pas seulement un défilé de mode c’est aussi un défilé d’acteurs, l’agence ultime du casting européo-américain. Mastroianni père et fille, Sophia Loren, Kim Basinger, Anouk Aimée, Forest Whitaker, Julia Roberts, Lauren Bacall et tous les autres…Mais aussi Rykiel, Gaultier, Lacroix et Mugler…

En s’appuyant sur un évènement réel, en le parasitant, le cinéaste joue sur toutes les confusions de la célébrité et invente, malicieusement, quelques péripéties en coulisses, tout en filmant, avec un émerveillement très américain, Paris capitale des capitales.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA (Parce que cette satire du monde de la mode permet à Meryl Streep de s'amuser comme une folle et d'ajouter un grand rôle de plus à sa carrière déjà bien remplie.) ou encore THE SEPTEMBER ISSUE (Anna Wintour, rédactrice en chef du magazine "Vogue" est la grande prêtresse américaine de la mode et du bon goût. Ce documentaire passionnant nous la montre au travail.).

A l’époque, le vieil Altman, 69 ans, est redevenu une icône du cinéma d’auteur et sa virtuosité scénaristique, autant que sa brillante mise en scène, mettent la critique KO. Avec « The player » (1992) et « Short cuts » (1993) l’homme a mis au point une méthode d’imbrication de récits multiples, qu’on appelle désormais le film « choral ».

Evidemment « Prêt à porter » est plus un exercice de style narquois dans les milieux de la haute société que les œuvres précédemment citées. La méthode reste intéressante : le cinéaste a d’abord filmé la réalité de l’évènement puis il a écrit avec sa scénariste les différentes intrigues périphériques.

Il y eut des résistances, bien sûr. Des couturiers refusèrent d’être filmés. C’est le cas de Karl Lagerfeld qui rejeta un caméo. Plus tard il bloquera le film en Allemagne parce qu’il y est qualifié de « voleur » par un des protagonistes. « Prêt-à-porter » sera condamné pour son exploitation à biper le mot. Danny Aiello fera preuve de brutalité et de condescendance envers l’équipe et même Mastroianni. Il aura de vigoureux échanges avec Lauren Bacall et Rupert Everett. Toutes ces agitations cosmétiques n’empêchèrent pas le film qui reste une oeuvre de postérité, essentiellement par sa partie documentaire.

Face aux commentaires et aux notes désastreuses qu'a collecté le film de Robert Altman, je me porte défenseure du film : Nous suivons, de diverses façons, une "fashion week" à Paris, à travers la position de personnages variés et hauts en couleur : des reporters de mode, ...

Bizarre que les fans des Freres Coen ne se rendant pas compte que Robert Altman est leur pére spirituel ! Il etait formidablement le créateur de ce style satirique que l'on decouvrait dans Mash , agrémenté de cette caricature si humaine de son environement , comme dans Fargo ...

Le film se passe et a été tourné à Paris en 1994, durant la semaine (internationale) du prêt-à-porter. Unités de temps et de lieu, multiplicité des personnages et des intrigues, c'est le film choral type, genre qu'Altman a créé et dans lequel il s'est illustré avec Shortcuts ...