En 2003, Martin Scorsese mit en oeuvre, avec six autres réalisateurs dont il connaissait le goût pour la musique, une série documentaire plongeant aux racines du blues. Cette bonne idée a donné une belle collection de sept films, tous très différents, dont le premier –et non le moindre– est
The Soul of a Man signé Wim Wenders lui-même. Le réalisateur allemand de
Faux mouvement,
Paris, Texas et
Les Ailes du désir n'en était pas à son premier essai en matière de documentaire musical puisqu'il avait réalisé en 1999
Buena Vista Social Club. Il y retrouvait la trace, à Cuba, des papys chanteurs comme Compay Secundo ou Ibrahim Ferrer et leur offrait une seconde jeunesse. Dans
The Soul of a Man, Wim Wenders mêle le journal intime, la chronique musicale, les documents d'archives et la fiction. On y voit, en noir et blanc et vers 1968, un jeune étudiant en cinéma nommé Wim, chevelu et planqué derrière ses grosses lunettes, qui se passionne pour trois bluesmen : l'un, toujours vivant à l'époque, Skip James, et les deux autres, venus du fond des âges, J.B. Lenoir et Blind Willie Johnson. Wenders revient donc à ses propres passions fondatrices et brosse un portrait de l'Amérique des petits, des obscurs et des sans-grade. Ecoutez bien la voix du narrateur, au phrasé syncopé et chaleureux, c'est celle de Laurence Fishburne et c'est déjà de la musique !
Dans le même genre vous pouvez trouver WALK THE LINE ou encore THE BLUES : PIANO BLUES .