THE WIND

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Une romancière américaine, Sian Anderson, vient s’installer dans une villa en location, sur une île grecque totalement désertée par les touristes, afin d’y rédiger au calme son nouveau livre. Le soir de son arrivée, elle surprend son voisin, un compatriote nommé Phil, qui enterre un corps. L’homme s’avère être rapidement un dangereux maniaque  qui multiplie les assassinats et entame le siège de la maison de Sian. Le témoin gênant et  devenue de ce fait la femme à abattre… Tel est le point de départ du film écrit et réalisé en 1987 par le cinéaste Nikos Mastorakis, Vent de folie. 

Le vent dont il est question dans le titre original comme dans le titre français, c’est celui qui souffle en permanence sur l’île à cette période de l’année, comme l’explique à Sian  Elias Appelby, un vieil homme autoritaire et macho qui est le propriétaire de la maison louée par la romancière américaine. Il la prévient dès son arrivée que le vent peut se montrer violent et qu’il vaut mieux rester à l’intérieur de la maison plutôt que de s’aventurer à l’extérieur. 

L’île déserte et forcément inquiétante, les forces de la nature capables de se déchaîner à tout instant, des hommes presque sauvages et violents face à une femme isolée… On aura reconnu certains ingrédients chers à la littérature et au cinéma d’angoisse et de terreur dont Nikos Mastorakis s’est fait le spécialiste depuis Island of Death en 1975 qui se déroulait lui aussi sur une île grecque, Mykonos en l’occurrence.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BAIE SANGLANTE (Avant la mode du slasher américain, ce film italien nous rappelle qu'un décor paradisiaque peut virer au cauchemar ultraviolent.) ou encore PANIC ROOM (Parce que ce huis clos tendu met Jodie Foster aux prises avec les criminels qui ont pénétré dans son grand appartement new-yorkais. Le film se déroule en une nuit, pleine de rebondissements.).

Nikos Mastorakis pour a réuni un casting propre à tenir en haleine ses spectateurs. C’est l’actrice américaine Meg Foster avec ses incroyables yeux bleus qui incarne Sian Anderson. Alors au début de sa carrière, elle avait déjà été présente dans Osterman week-end de Sam Peckinpah  et La Forêt d’émeraude  de John Boorman. Face à elle et dans le rôle de son propriétaire antipathique l’acteur britannique David McCallum, vedette de célèbres séries télé comme Des agents très spéciaux et L’Homme invisible. 

Comme on l’a vu, le vent est assurément l’un des personnages principaux du film de Nikos Mastorakis avec en permanence des volets qui claquent sous la bourrasque, les craquements qui en résultent au sein des maisons. Progressivement, cet élément naturel  prend une place considérable. Au sein du huis clos qui oppose Sian et le psychopathe, il finit par jouer un rôle prépondérant dans une course poursuite en forme de partie de chasse mortelle. 

C’est à travers un angle narratif particulier que Vent de folie dépasse son simple statut de film de genre. Quand Sian Anderson commence à rédiger un chapitre de son nouveau livre, elle raconte en fait ce qui est en train de se passer : fiction littéraire et vérité cinématographique semblent se rejoindre alors. Comme si Sian devenait la scénariste du film, comme si son personnage de victime désignée cible du tueur fou à la faucille devenait soudain le moteur de l’action…