Travail d'Arabe. Une expression populaire qui n'a pas besoin d'être décortiquée pour exhaler des relents de mépris, des effluves de racisme. Travail d'Arabe. Autant dire un travail qui n'est ni fait ni à faire, un travail bâclé. Il est clair que toute l'ironie du film se situe dans ce titre pourtant ambigu. Mais le regard du cinéaste n'a rien de flou, qui condamne sans appel toutes les formes de l'intolérance. Parce qu'il y a bien un Arabe dans le film, c'est même sinon le héros de cette triste histoire, du moins son personnage principal. Et si le travail est bâclé, ce n'est pas de son fait, car si notre homme n'est pas un modèle de vertu, c'est quelqu'un qui a le sens de l'honneur et du travail bien fait. Le réalisateur, Christian Philibert (à ne pas confondre avec son homonyme Nicolas Philibert, l'auteur de
Etre et avoir), parle visiblement de ce qu'il connaît le mieux, à savoir ces habitants d'un village de Haute Provence dont les préjugés ne sont que bêtement ordinaires. On sent qu'il n'y a que peu d'espace entre la réalité et la fiction, même si le cinéaste a visiblement davantage musclé sa trame narrative qu'il ne l'avait fait dans son premier film,
Les Quatre Saisons d'Espigoule, quelque quatre ans plus tôt. Mais le ton reste le même, celui d'une proximité aux personnages que peu de films peuvent se targuer d'entretenir. Les dialogues semblent improvisés, les comédiens paraissent sortir du café du coin. Ce qui n'est d'ailleurs pas totalement faux, puisque si tout est écrit, les acteurs sont pour la plupart de talentueux amateurs du cru.
Dans le même genre vous pouvez trouver TRAVAIL AU NOIR ou encore TONI .