Sympa donc, de la part de Ron Mann, de rendre à Hank Ballard, décédé en 2003, ce qu'on croyait appartenir à Chubby Checker, ce « variateur dodu » comme on pourrait le traduire en français, et de son vrai nom Ernest Evans. Un Chubby (ou un Ernest) qui fit donc les beaux après-midis de l'American Bandstand, cette émission mythique de la télé américaine, animée par Dick Clark, qui fit se trémousser, pendant plus de 30 ans, des générations d'ados sur des tubes en play-back. En France, c'est bien sûr à Johnny Hallyday qu'on doit la propagation du virus, avant que tous les autres chanteurs répertoriés, de Richard Anthony aux Chaussettes noires en passant par Maurice Chevalier, ne soient atteints. La frénésie yéyé durera 4 ans. Pour en revenir au film, on peut également saluer, l'apparition souriante d'un certain Marshall McLuhan, Canadien lui aussi, qui deviendra le premier « penseur des médias », et à qui on devra, à la fin des années 60, le concept de « Village global », ou de « village planétaire ». Alors si vous avez aimé cette façon de mettre en relief la portée considérable d'un mouvement apparemment secondaire, je ne peux que vous recommander les autres documentaires que Ron Mann a signés depuis 1980, dont l'excellent Grass, le peuple de l'herbe, retraçant un siècle de législation anti-marijuana aux Etats-Unis ; ou encore Comic Books Confidential sur la bd américaine des années 60-70. Pour finir, et pour retrouver l'ambiance de ces années de débauche, n'oublions pas de revoir Hairspray, pas celui de 2007, mais la comédie à choucroutes de l'ineffable John Waters, sortie en 88, et dont ce Twist est, selon Ron Mann, la version documentaire.