PRIS DE COURT

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Nathalie est joaillère et vient de s’installer à Paris pour un nouveau travail et une nouvelle vie avec ses deux fils. Mais la direction de la bijouterie change soudainement d’avis et lui annonce que le poste ne sera pas pour elle. Nathalie veut protéger ses enfants et décide de ne rien leur dire. De ce mensonge vont naître d’autres mensonges de part et d’autre. L’engrenage commence…Tel est le synopsis du film PRIS DE COURT réalisé par Emmanuelle Cuau et co-écrit avec Raphaëlle Desplechin et Eric Barbier. 

« Je voulais raconter une mère qui, coûte que coûte, fait tout pour sortir son fils d’un mauvais pas. Dans des situations extrêmes ou non, je crois qu’une mère est prête à tout, bien plus que ce qu’elle peut supposer, pour assister ses enfants et les protéger. » C’est ainsi que la cinéaste résumait ses intentions en confiant à Virginie Efira le soin d’incarner cette mère prise dans l’engrenage du mensonge et de la culpabilité qui en résulte ensuite. 

C’est la productrice Julie Salvador qui avait suggéré à Emmanuelle Cuau le nom de Virginie Efira : « J’ai trouvé, raconte la cinéaste, que c’était une très bonne idée, je l’avais trouvée formidable dans 20 ANS D’ECART. A cette époque, elle avait  essentiellement tourné des comédies plutôt populaires et je me suis dit qu’un personnage un peu plus dramatique pourrait l’intéresser. » 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EMPLOI DU TEMPS (Parce que cette adaptation d'un terrible fait divers (l'affaire Jean-Claude Romand) est également l'histoire d'une personne qui perd son travail et n'ose pas l'avouer à son entourage.) ou encore À PLEIN TEMPS (Parce que ce drame social intense décrit la lutte d'une mère célibataire pour s'occuper de sa famille et trouver un travail qui lui convient.).

Si le personnage de Nathalie qu’incarne Virginie est joaillère, c’est parce que grâce à son métier elle devait pouvoir dans l’absolu sauver son enfant embourbé dans un mauvais pas. Une  créatrice de bijoux, amie de Raphaëlle Desplechin la coscénariste du film, a fait découvrir ce métier particulier à Emmanuelle Cuau qui explique ainsi sa démarche et le choix de cette profession finalement peu présente au cinéma à part dans des films de braquage  : « Ca me plaisait de filmer ce travail minutieux à la fois créatif et manuel sur de si petites choses et sur des détails dont la valeur dépasse parfois les 500 000 euros. C’était important pour moi que Nathalie aime son travail et qu’elle soit douée. » 

L’histoire de la BO de PRIS DE COURT est d’autant plus singulière qu’au départ la cinéaste ne voulait pas de musique pour ce film. Sa monteuse, Anja Lüdke, lui ayant fait changer d’avis, elle s’est alors tourné vers le compositeur Bruno Coulais lequel lui a proposé de faire travailler sept de ses étudiants sur une proposition de partition en fonction des indications de la réalisatrice qui avait en tête LA SYMPHONIE DES JOUETS de Léopold Mozart et LA MOLDAU de Smetana, entre autres. Emmanuelle Cuau a finalement retenu la musique composée par Alexandre Lecluyse pour son « côté obsédant, presque angoissant parfois. » 

C’est en 1985 qu’Emmanuelle Cuau, après des études de cinéma à l’IDHEC, réalise son premier court métrage, DE MERE INCONNUE avec Ariane Ascaride dans le rôle principal. Onze ans plus tard, elle signe son premier long, CIRCUIT CAROLE joué par Bulle Ogier, Laurence Cote et Frédéric Pierrot. Suivront un téléfilm, TU SERAS UN HOMME MON FILS, puis un nouveau long métrage de cinéma, TRES BIEN MERCI, avec Sandrine Kiberlain et Gilbert Melki, huit ans avant PRIS DE COURT.  

Le problème que j'ai avec les drames naturalistes c'est qu'ils m'attirent autant qu'ils risquent de m'ennuyer. Et ce ne fut pas le cas avec "Pris de court". Maitrisant son récit (par des ellipses et une gestion de l'information bien pensée) et son point de vue, "Pris de court" ...

Pris de Court repose sur une tension instable et irréductible entre le mouvement tragique des corps qui glissent sur les routes et les trottoirs à l’aide de rollers, qui s’activent dans la rue jusqu’au point de rendez-vous, et l’immobilisme symbolique qui fige la famille ...

Nouveau long métrage d’Emmanuelle Cuau après l’excellent Très bien, merci (2007). Ce deuxième opus est tout aussi réussi. On retrouve dans Pris de court les mêmes ingrédients et les mêmes qualités. L’ensemble est sans doute peut être un peu moins sombre, un peu ...