ABSOLUTE BEGINNERS

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En 1986, un genre largement tombé en désuétude, la comédie musicale, refait surface là où on l’attendait le moins : en Angleterre. Il s’agit d’Absolute beginners, un film de Julien Temple avec Patsy Kensit et David Bowie.

Evidemment tout cela embaume le rock’n roll, mais pas seulement. Si Bowie a composé des titres, et notamment la fameuse scie Absolute beginners, c’est Gil Evans, grand musicien, compositeur et arrangeur pour Miles Davis, qui a écrit la partition. Ce film énergétique, qui clignote comme un néon, sera qualifié par certains de megaclip, ce qu’il est aussi, en effet. Et pourquoi pas après tout ?

Julien Temple, réalisateur des clips des Stones, de Bowie, Paul Mac Cartney et Witney Houston, connaît son affaire depuis qu’étudiant, il a suivi les Sex Pistols avec sa caméra. Ode au glam rock à Londres, à la gomina et à la banane, Absolute beginners est un film au look gorgé de son et de jeunesse. Yeahh !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE BLUES BROTHERS ou encore HELP .

Au départ, il y a le second roman d’une trilogie londonienne, paru en 1959 et signé Colin Mc Innes. Ce romancier gay défenseur de la mixité sociale, des immigrants black ou d’Asie du quartier de Notting hill, à Londres, va faire scandale avec des œuvres au langage non châtié et décrivant des mœurs assez éloignées de celles prônées à Buckingham. Bref, un romancier rock’n roll. Goldcrest, le grand studio britannique de l’époque, va produire le film de Julien Temple dans une phase de difficulté financière. Ce sont eux qui, la plupart du temps sous l’égide de David Puttnam, ont produit Hope and glory de Boorman, La déchirure de Joffé, Les charriots de feu de Hugh Hudson ou Gandhi de Richard Attenborough, mais ils viennent de se prendre un sévère bouillon avec Revolution de Hudson et The Mission de Joffe.

Et voilà qu’ Absolute Beginners est un film cher, très cher. Cher parce que Bowie, pour composer la musique, exige aussi de jouer dans le film… Cher parce que Sade, qui est aussi au générique, est l’artiste féminine la plus hot du moment. Cher parce que Ray Davies des Kinks est dans le film. Cher à cause de la musique, cher à cause des décors, cher à cause de l’énorme promotion.

A l’arrivée : une superproduction qui fera un flop total dans la critique et en salles, notamment aux Etats-Unis où il réalisera moins d’un million de dollars de recettes, autant dire : rien. Goldcrest y laissera quasiment sa chemise et ne sera plus que l’ombre du grand studio qu’il fut. C’est globalement injuste et plus particulièrement si l’on considère le travail de Patsy Kensit. Actrice et chanteuse, la belle vient au moment du film de remporter avec son groupe Eighth wonder un succès planétaire pour le titre « Im not scared ». Elle abandonnera ensuite la musique mais continuera à la fréquenter de près puisqu’elle épousera Jim Kerr le chanteur de Simple Minds puis Liam Gallagher celui d’Oasis. Elle donne à Absolute beginners un charme acidulé qui nous va toujours très bien.