AVOIR 20 ANS DANS LES AURÈS

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Quand Avoir vingt ans dans les Aurès est présenté à Cannes en mai 1972, bien rares sont les films sur la guerre d’Algérie. Le cinéma français n’évoque quasiment pas cette guerre sans nom, terminée à peine dix ans plus tôt, et avec ce brûlot René Vautier crée l’événement. Sa chronique retrace sept jours de la vie d’un commando d’antimilitaristes sous les ordres d’un officier de carrière et montre comment la violence guerrière transforme des pacifistes en machines à tuer. Ce n’est pas la première fois que le cinéaste fait œuvre de dénonciation. Militant dans l’âme, il a mis très tôt sa caméra au service de combats sociaux et politiques et il s’est notamment engagé dans la lutte anti-colonialiste en filmant aux côtés des maquisards algériens.

A l’origine du film, une question qui a taraudé  le réalisateur pendant des années : « Comment peut-on mettre des jeunes en situation de se conduire en criminels de guerre ? ». D’où une longue enquête qu’il a menée auprès de quelque 600 d’appelés ou rappelés de la guerre d’Algérie. à partir de leurs témoignages, il a ensuite élaboré cette fiction d’une exactitude documentaire. Un texte en préambule précise même : « La véracité de chaque scène de ce film peut être certifiée par un minimum de cinq témoins ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAS ou encore LA GUERRE SANS NOM .

Le tournage d’Avoir vingt ans dans les Aurès n’a pas été chose facile. Le film n’est doté que d’un très modeste budget et sans se décourager face aux innombrables refus des producteurs, le Breton Vautier a choisi de produire son long métrage à travers l'Unité de Production Cinématographique de Bretagne qu’il a créée.

Lorsqu’il s’adresse aux autorités algériennes pour aller filmer sur place, un directeur de cabinet exige en échange de l’autorisation de tournage que le réalisateur engage un certain comédien pour lui rendre service. Vautier refuse. Les prises de vues auront lieu en Tunisie.

Heureusement, le film bénéficie aussi de soutiens.  Des d’acteurs acceptent de travailler au minimum syndical comme Philippe Léotard qui incarne le Lieutenant Perrin.

Le casting compte également deux fils de Vautier et des acteurs qui formaient un groupe soudé par le fait qu’ils jouaient ensemble dans Les fraises musclées, une pièce de Jean-Michel Ribes, qui campe lui-même, un prêtre dans le film. Un jeune assistant peu expérimenté est chargé de trouver l’interprète du personnage de Noël, l’humaniste qui refuse de tirer. La tâche est difficile, mais rapidement l’assistant, qui est aussi comédien de théâtre, se rend à l’évidence : le personnage est pour lui ! Alexandre Arcady vient de décrocher son premier grand rôle au cinéma. Quelques années plus tard, ce natif d’Alger passera lui-même derrière la caméra et signera Le Coup de sirocco, Le Grand pardon ou encore Là-bas… mon pays.

Quand le film, pas complètement terminé, fut sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes, il fallut le boucler dans l’urgence. Et René Vautier se souvient que « Toutes les chansons du film furent composées et enregistrées en une après-midi et trois bouteilles de beaujolais ». Bref, Avoir vingt ans dans les Aurès a pu être terminé à temps et il a reçu le Prix de la Critique internationale à Cannes.

Mais René Vautier continue le combat pour la mémoire et la liberté. Quelques mois plus tard, en janvier 1973, il fait une grève de la faim pour qu’un visa soit enfin accordé au film Octobre à Paris de Jacques Panijel, sur la manifestation des Algériens en 1961. Il obtiendra gain de cause contre la censure.

"Fout pas ton pied dans cette merde, c'est un vrai histoire de fou. Fout pas ton pied dans cette merde ou bien t'y passeras jusqu'au cou" Guerre d'Algérie. Il est vrai qu'on parle au cinéma depuis quelques temps de cette chienne de guerre. Mais c'est oublier sans doute l'existence ...

Le film s'ouvre sur un carton assurant que les faits signalés sont véridiques, avec au moins 5 témoins pour corroborer le moindre détail. Il veut donner la vision de la guerre d'Algérie depuis ces pauvres aspirants. ------------------------------------------------------------------------- Un ...

Toujours aussi impressionnant de revoir un des seuls films ayant traité de manière aussi frontale de la guerre d'Algérie. Moins connu que son "cousin" "La Bataille d'Alger" (1) mais tout aussi impressionnant, ce film n'est pas qu'un simple manifeste politique, il s'agit avant ...