BARCELONA SEX PROJECT

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Six personnages en quête d'orgasme. Six jeunes gens vivant à Barcelone, se livrant sans tabou chacun leur tour à une interview vérité, s'offrant sans pudeur à la caméra dans la manifestation la plus intime qui soit chez un individu : la masturbation.

Sylvia, 20 ans, ancienne caissière chez Carrefour, le cheveu rouge, les tatouages verts, des piercings partout, aime le hard rock, se masturbe en écoutant du heavy metal...   

David, 29 ans, aime la mer, son chien, la cuisine, Luciano Pavarotti, et se masturbe en se remémorant les femmes qu'il a connues...

Irina, 25 ans, elle aime les jeux vidéo, elle adore Tolkien et Amélie Poulain, elle vit en couple, se masturbe en regardant des films pornos...

Joni, 21 ans, électricien, il aime le snowboard, sa fiancée, les spaghetti carbonara, il se masturbe en rêvant d'une gigantesque partouze avec des inconnus...

Dunia, 30 ans, originaire de Rio Janeiro, divorcée, célibataire, bisexuelle, se masturbe avec un vibromasseur...

Joel, 28 ans, strip-teaser professionnel, ne boit pas d'alcool, vit en couple avec la même fille depuis 8 ans, apprécie l'humour anglais, aime se masturber devant un miroir...

Ce documentaire est un étonnant polaroïd d'une époque, d'une génération, d'une société. Gageons que d'ici un siècle ou deux il fascinera les sociologues du futur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver EXHIBITION (JEAN-FRANÇOIS DAVY) ou encore VICKY CRISTINA BARCELONA (WOODY ALLEN) .

Erika Lust n'est pas une cinéaste très connue en France alors que sa réputation d'auteur de documentaires qui dérangent n'est plus à faire en Espagne, en Scandinavie ou au Canada. Cette Suédoise, née à Stockholm en 1977, vit à Barcelone depuis plusieurs années.

Je la cite : "La première fois que j'ai vu un film porno, je dois reconnaître que je n'ai pas été particulièrement enthousiaste. Objectivement, je dois dire que certaines images m'ont excitée mais la majorité des scènes m'ont profondément ennuyée. J'ai eu du mal à m'identifier aux personnages féminins ou masculins. Rien de ce qui concerne mon style de vie, mes valeurs ou ma sexualité n'était représenté. A aucun moment je n'ai vu de femme qui prenait sincèrement son plaisir. Elles n'étaient là, visiblement, que pour faire plaisir aux hommes. Les situations étaient franchement ridicules et n'étaient mises en scène que pour satisfaire les fantasmes masculins. Un exemple : une fille rentre dans une chambre, découvre son mec avec une autre fille, puis, après un court instant de colère, se joint à eux pour une scène de triolisme totalement improbable. 

Je connais bon nombre de femmes qui adorerait regarder un film porno qui s'adresserait aussi à elles. Qui prendrait en considération les fantasmes féminins, qui parlerait autant de désir que d'orgasme, qui ne considérerait pas forcément l'acte sexuel comme un exploit aux jeux olympiques et qui serait plus en phase avec la réalité. Fin de citation.

Joignant l'effort à la critique, Erika Lust a réalisé "Five hot stories for her", un recueil de cinq court métrages destinés avant tout à stimuler la libido féminine. Encouragée par l'accueil critique et public plus quelques récompenses prestigieuses dans divers festivals, elle a mené à bien son "Barcelona sex project". 

Erika Lust est aussi l'auteur du livre : "Adult movies for women" un regard indépendant, féminin et féministe sur le cinéma porno. Un guide particulier qui s'adresse aux femmes et qui leur conseille les films susceptibles de les toucher, de les troubler, de les exciter même et la manière d'en jouir sans tabou.