BEFORE THE STREETS

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FilmoTV vous emmène dans les contrées canadiennes, québécoises pour être précis, à Manawan, pour un film méconnu en France et dialogué dans le dialecte local : l’atikamekw. Ça s’appelle Before The Streets.

On y suit Shawnouk, un adolescent qui se retrouve embrigadé dans un sale coup. Un braquage qui tourne mal pendant lequel il tue un homme. Son beau-père, un flic avec qui il ne s’entend pas, comprend rapidement son implication.

Du cinéma ultraréaliste autour des coutumes et de l’honneur amérindiens, c’est ce que nous offre la jeune réalisatrice canadienne Chloé Leriche avec Before The Streets. Mystérieux, touchant, poétique mais sans concession.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES CHANSONS QUE MES FRERES M'ONT APPRISES (Le premier film de Chloé Zhao est, comme celui de Chloé Leriche, un drame familial chez les Amérindiens. LES CHANSONS se déroule aux USA et BEFORE THE STREETS au Canada.) ou encore JUSTE LA FIN DU MONDE (Le film de Xavier Dolan a été le grand vainqueur des Ecrans canadiens, la même année où BEFORE THE STREETS a été multinommé.).

Il s’agit du premier long métrage de Chloé Leriche, et elle l’a tourné en grande partie avec des acteurs locaux non-professionnels, dans la réserve amérindienne de Manawan en 2014. À noter d’ailleurs que Ryko Bellemare qui incarne Shawnouk et Kwena Bellemare Boivin qui joue sa sœur, sont frère et sœur dans la vie. Avant cela, Chloé avait intégré le Wapikoni, « un organisme de médiation, d'intervention, de formation et de création audiovisuelles qui s'adresse aux jeunes autochtones dans le but de contrer les taux élevés de suicide, de décrochage scolaire et de toxicomanie » nous dit Wikipedia. Le Wapikoni a été notamment créé par le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des jeunes des Premières Nations – les Premières Nations regroupant les Amérindiens du Canada. Son rôle social est prédominant.

Présenté au Festival de Berlin en 2017, Before The Streets, a reçu de nombreuses nominations aux Ecrans, l’équivalent canadien des Oscars. Il a été nommé notamment au titre de Meilleur film et Chloé Leriche, elle, dans la catégorie meilleure réalisation. Jacques Newashish, qui joue le beau-père, et Kwena Bellemare Boivin, qui joue la sœur, concouraient aux titres de Meilleur second rôle masculin et féminin – ou, comme le disent nos cousins canadiens, « Meilleur interprète de soutien ». Sans oublier que la photo a été nommée ainsi que la chanson originale composée pour le film. Face à des mastodontes du cinéma local comme Juste La Fin du monde de Xavier Dolan ou Race de Stephen Hopkins, il est malheureusement reparti bredouille.

Jacques Newashish, qui joue le beau-père dans le film, est un artiste multidisciplinaire : ce membre de la nation atikamekw est comédien, sculpteur, graveur, peintre et conteur. Au théâtre, à Montréal, on l’a vu notamment dans la pièce Vol au-dessus d’un nid de coucou. D’après radiocanada, Il ambitionne par ces multiples expressions artistiques de faire connaître sa propre culture et d’œuvrer à la préservation de la langue atikamekw dans les écoles de sa communauté.