CHARLEY VARRICK

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Walter Matthau avec sa grosse tête d’ours mal léché, on l’a beaucoup vu dans des rôles de bougres, bons ou mauvais, souvent comiques. On l’a connu aussi membre d’un joyeux tandem avec Jack Lemmon chez Billy Wilder, notamment. Mais en gangster traqué, à la fois par la police et la mafia, c’est plus rare. C’est en effet le premier de quatre films consécutifs dans lesquels il va jouer et qui ne sont pas des comédies. 

Le grand Walter a cambriolé la mauvaise banque, faut dire, ce n’est pas un homme chanceux. Et il y a perdu des êtres chers. Nous sommes chez Don Siegel en 1973 et le film s’intitule « Charley Varrick » du nom du principal protagoniste ; titre que les distributeurs français transformeront en « Tuez Charlie Varrick !», pour le cas où l’on aurait pas compris de quoi il retournait. 

Le film fait un peu le malin en récitant ses classiques, notamment avec une séquence hommage à Hitchcock le bi-plan de « La mort aux trousses » compris. Et Eastwood est cité: rappelons que « Dirty Harry » du même Siegel était sorti deux ans auparavant. Alors, vous savez à quels genres de lascars vous ferez affaire…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GUET-APENS (Pour voir Steve McQueen en braqueur de banque cool, devant la caméra de Sam Peckinpah, un des maîtres du cinéma d'action des années 70.) ou encore ECHEC À L'ORGANISATION (Contemporain de "Charley Varrick", ce thriller nous montre Robert Duvall mettre une organisation mafieuse sens dessus-dessous grâce à un plan ingénieux.).

A l’origine de «Charley Varrick » il y a « The lootters » le roman de John Reese, un écrivain de westerns, paru en 1968. The lootters en traduction littérale ce sont les pilleurs. Le titre de tournage était « The last of the independants » (Le dernier des indépendants), un choix de Don Siegel mais qui, au moment de la sortie, finira comme slogan du film. 

Au départ il devait y avoir Donald Sutherland et beaucoup plus de sexe et de violence dans le film. Par crainte de censure le script fut allégé et le casting changea, ceci n’a aucun rapport avec cela. Toutefois les assauts amoureux de Matthau/Charley Varrick sur sa maitresse, jouée par Felicia Farr, ne manquent pas de sel, quand on sait que, dans la vie, l’actrice était l’épouse de Jack Lemmon. 

On aura noté les caméos de Don Siegel et d’un petit garçon de 9 ans présent devant la banque attaquée. Il s’agit de Charles Matthau, le fils de la star qui, bien plus tard, devenu réalisateur dirigera son père deux fois. Ce sera dans « The grass harp » (1995) et dans « The mariage fool » (1998).  Matthau n’aimait pas Charley Varrick et le fit savoir ce qui, selon Siegel, aura beaucoup nui à la carrière du film. Un qui l’aima beaucoup, fut Quentin Tarantino qui, 20 ans plus tard, réutilisera dans « Pulp Fiction » la réplique : « Ils vous dénuderont et travailleront sur vous avec une pince et un chalumeau ».

Sorti plutôt discrètement en 1973, Tuez Charley Varrick, de Don Siegel, est devenu – quelques décennies plus tard – un polar culte des années 70. Un statut largement mérité. Au Nouveau Mexique, Charley Varrick, sa femme et deux complices braquent une petite banque locale. ...

Deux ans après l’inspecteur Harry, Don Siegel retrouve son tueur dégénéré, son maire préféré et une allusion à Clint Eastwood dans un petit bijou de polar 70’s taillé sur mesure pour l’immense Walter Matthau. Ca commence comme toujours par un braquage de banque ...

Charley Varrick est l'exact opposé de l'Inspecteur Harry. Harry est sanguin, Varrick garde son calme en toutes circonstances. Harry est violent, Varrick n'a recours à la violence que quand il ne peut pas faire autrement. Harry est une tête brulée, Varrick est très prudent. ...