CHEVALIER NOIR

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Iman et son jeune frère Payar, espoir national de la boxe thaïlandaise, résident avec leur père dans un quartier du nord de Téhéran. Suite au décès de leur mère, unique salaire du foyer, Iman est déterminé à échapper à l'emprise étouffante de sa vie et saisit l'opportunité offerte par ses relations privilégiées avec la jeunesse aisée de Téhéran pour se lancer dans un commerce illicite et lucratif de la cocaïne avec son frangin. Mais ce qui semblait initialement être un chemin vers un nouveau départ plonge les deux frères dans la tourmente quand une simple livraison de drogue vire au cauchemar

Grand Prix du festival Premier plan d'Angers et Etoile d'or au Festival International du Film de Marrackech , ce premier long métrage est à la fois un portrait fiévreux et touchant d'une certaine jeunesse iranienne et une chronique familiale au goût de tragédie grecque. Le tout vu à travers les codes du film noir. Un peu comme si le cinéma de Ken Loach croisait celui de James Gray.

La sortie dans les salles françaises de Chevalier noir a été accompagnée de critiques extrêmement positives allant de “Marianne” (ce film noir témoignage de certaines réalités douloureuses de l'Iran contemporain) à “L'humanité“ (Des histoires d'amour aux relations conflictuelles qui le traversent, Chevalier noir fait preuve d'une remarquable sobriété) en passant par “Libération” (Chevalier noir fascine par sa fluidité et son sens du timing).

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE SÉPARATION (Signé Asghar Farhadi , ce drame amoureux permet de dresser un portrait cru et sensible du quotidien des femmes iraniennes) ou encore PERSÉPOLIS (Marjane Satrapi réalise son propre autoportrait à travers ce film d'animation parlant de sa jeunesse sous le régime iranien de la fin des années 70).

Né à Téhéran en 1979, Emad Aleebrahim Dehkordi est diplômé du Fresnoy-Studio national des arts contemporains en France. Après avoir signé deux courts métrages de fiction, Lower Heaven (2017) et Cavalière (2020) présentés dans de nombreux festivals (Toronto, Clermont-Ferrand, Angers), le réalisateur signe son premier long métrage avec Chevalier Noir tourné pour un budget de quatre cent mille euros. 

Le film de Emad Aleebrahim Dehkordi s'inscrit dans la droite lignée du cinéma iranien contemporain qui est de traiter les problèmes sociaux et politiques de manière subtile et métaphorique sur des sujets sensibles et controversés. Ce qui permet aux cinéastes de contourner la censure en explorant des sujets liés au régime iranien. 

Parmi les nombreux cinéastes iraniens reconnus dans le monde, on peut (voire on doit) citer Abbas Kiarostami qui explore principalement les thèmes de l'enfance , de la nature et de la condition humaine dans des films comme Le goût de la cerise ou Le vent nous emportera. Ainsi que Jafar Panahi qui, emprisonné sept mois par le régime iranien, continue vaille que vaille de tourner des films en toute clandestinité comme Taxi Téhéran où les passagers d'un taxi donnent leur avis sur toutes les facettes de la société iranienne.

Emad Aleebrahim Dehkordi a été diplômé et vit en France mais n'a pas pour autant perdu le sens des réalités iraniennes, comme il le démontre dans Chevalier noir. Cette connaissance des lieux et de son évolution sociale et économique lui permet d'exclure toute connotation ...

Après le décès de leur mère, unique salaire du foyer, et les conséquences du déclassement qui guette sa famille, le jeune Iman accepte de dealer de la cocaïne pour la jeune bourgeoisie téhéranaise malgré l’épée de Damoclès que représente la peine de mort en Iran. ...

« C’est beau, une ville, la nuit »… Si elle ne lui était pas déjà montée aux lèvres, et sous la plume, des années plus tôt, telle est à coup sûr l’exclamation qu’aurait proférée Richard Bohringer devant ce fascinant premier long-métrage du réalisateur ...