DALLAX EN BAVIÈRE

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Le titre ne nous laisse aucun doute, nous sommes ici en présence d’une parodie avouée. Le modèle ? La célèbre série Dallas et son univers impitoyable. Transposés du Texas en Bavière, nous retrouvons ici tous les personnages qui ont fait le succès du feuilleton. JR Ewing est devenu John Klaus Ewigstein, donc JK. Sue Ellen, son épouse alcoolique, est devenue Elena et je vous laisse découvrir les autres protagonistes que vous ne manquerez pas d’identifier au passage. La famille Ewigstein est riche mais JK n’en n’a jamais assez. Il veut tout, y compris la ruine de son propre frère Roby. Mais la famille Ewigstein, c’est aussi, vous me pardonnerez l’expression, la famille tuyau de poêle. Tout le monde baise avec tout le monde et, visiblement, personne ne s’en plaint. Pierre B. Reinhard qui a signé le scénario et la mise en scène nous prouve que la Bavière ce n’est pas que la choucroute, la fête de la bière et les culottes de peau. Il filme le hard avec gourmandise et ses stars féminines, Isabelle Colson, Marianne Aubert ou Diane Suresne, pour ne citer que ces trois-là, se donnent à fond… dans tous les sens du terme d’ailleurs.   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES VISITEUSES (ALAIN PAYET - 1994) (Parodie d'un des plus gros succès du cinéma français (Les Visiteurs), Les visiteuses décline toutes les situations du film original dans leur version porno.) ou encore JOSEFINE MUTZENBACHER III (GUNTHER OTTO - 1982) (La série des "Josefine" fait la part belle au folklore teuton, ses séducteurs à moustaches et ses fraulein superbes et peu farouches.).

Pierre B. Reinhard fait partie de cette catégorie de techniciens qui ont appris leur métier sur le tas. Tout d’abord assistant monteur de Gérard Kikoïne, il devient stagiaire à la mise en scène sur plusieurs films pornos au milieu des années soixante-dix, dont Le sexe qui parle en 1975, puis devient premier assistant avant de plonger dans le grand bain de la réalisation en dirigeant, pour son premier long métrage, Brigitte Lahaie dans Entrecuisses en 1977. S’ensuit une cinquantaine de films X au milieu desquels on peut citer Paradise en 1980 avec Julia Perrein et Catherine Ringer ou Le pensionnat des petites salopes en 1982 avec Marianne Aubert et Diane Suresne. Il a également signé des comédies érotiques comme Le diable rose en 1987 où il dirige Pierre Doris et Roger Carel aux côtés de Brigitte Lahaie. La même année, sortait La revanche des mortes-vivantes  dont il proposait deux versions, une version gore et une version érotique. On lui doit également un porno en costumes particulièrement amusant : Les porte-jarretelles de la révolution en 1989.

Gérard Grégory qui interprète le rôle de l’ignoble JK dans Dallax en Bavière est un touche-à-tout dans le cinéma pornographique hexagonal. Acteur dans de nombreux films, on le remarque dans La planque de José Bénazéraf en 1975 ou La servante perverse de Francis Leroi en 1978. Il est également directeur de production et travaille un temps sur plusieurs vidéos produites par Marc Dorcel. Plus tard, il devient producteur et retrouve Leroi pour qui il coproduit Sex et perestroïka en 1990 et l’envoûtant Rêves de cuir en 1992. Parallèlement, il avait commence à écrire des scénarios comme Les femmes préfèrent les grosses de John Ray en 1982. Il passe ensuite tout naturellement à la réalisation et signe une douzaine de X dont le fameux Absolut sex en 2008 avec Mélanie Coste, Ovidie et Tiffany Hopkins.

Bisexuel revendiqué, il a également été acteur dans des films gay et a réalisé en 1978 un long métrage intitulé D’hommes à hommes.