DICK, LES COULISSES DE LA PRÉSIDENCE

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Le scandale du Watergate n’a pas seulement fait tomber le président Richard Nixon, il a aussi durablement impressionné l’imaginaire américain au point que plusieurs films ont été consacrés à l’événement, le plus connu  d’entre eux étant « Les hommes du président » de Alan Pakula . Mais si les journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein sont devenus célèbres pour avoir révélé dans les colonnes du Washington Post ce scandale politique, le film que vous allez voir en  donne une version totalement fantaisiste, mais bien plus féminine. « Dick » pour le titre original, « Dick les coulisses de la présidence » pour le titre français, raconte en 1999 comment deux ravissantes idiotes ont découvert le pot aux roses. C’est une comédie bien sûr, un fantasme même, signé de Andrew Fleming, avec dans le rôles de ces drôles de dames, Kirsten Dunst et Michelle Williams. Dick bien sur c’est le surnom du président Nixon incarné à l’écran par Dan Hedaya. Voici donc comment la démocratie américaine aurait été sauvée par deux écervelées.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RENDEZ-VOUS À LA MAISON-BLANCHE DE ALEX ZAMM (1998) (Une plaisante comédie où la fille du président, étouffée par le protocole, obtient une permission de sortie et fausse compagnie à ses gardes du corps. C'est la panique à la Maison-Blanche !) ou encore LES HOMMES DU PRÉSIDENT DE ALAN J. PAKULA (1976) (L'épopée romanesque des deux journalistes du Washington Post qui ont enquêté sur le scandale du Watergate et révèlé la forfaiture de l'administration Nixon, jusqu'à faire démissionner le président en cours de mandat. Un thriller politique impressionnant à la gloire de la liberté de la presse où Robert Redford et Dustin Hoffman incarnent avec génie Bob Woodward et Carl Bernstein, les héros démocrates américains.).

« Dick les coulisses de la présidence » c’est un peu le pouvoir vu par les pom-pom girls. Andrew Fleming a d’ailleurs pris un malin plaisir à travailler sa reconstitution des années 70 et particulièrement sur la mode, les étoffes, les coupes et l’ambiance polyester. C’est dire si les filles ont un look de mauvais gout. L’immeuble du Watergate est un des personnages du film, ce bâtiment de Washington qui abritait les bureaux du parti démocrate, visité un 17 juin 1972 par des plombiers à la solde de Nixon. Après « Les hommes du président » de Pakula, on l’a beaucoup représenté au cinéma, ce fut le cas dans le fameux « Nixon » d’Oliver Stone  (1995 ) où Anthony Hopkins jouait le président. Dick joue l’apaisement et la satire. Titré du surnom de Nixon, qu’on appelait Tricky Dicky, Dick le tricheur, le film n’a guère de conscience politique en dehors de sa souriante confiance dans le bon sens du peuple. Tourné au Canada, en Ontario et puis dans le district de Washington, le film met évidemment en scène les héros médiatiques Bernstein et Woodward les journalistes qui révélèrent toute l’affaire et pour laquelle il reçurent le prestigieux prix Pulitzer en 1973. Woodward a poursuivi sa carrière de politologue et de fin analyste de la vie politique américaine écrivant sur la CIA, Bush et Obama. Bernstein a travaillé pour divers média assumant lui aussi l’héritage de son incroyable scoop. Si le film féminise les informateurs des deux journalistes on ne sait que depuis peu qui fut vraiment « Deep throat », la gorge profonde qui informait le Washington Post sur les coups fourrés de l’administration Nixon. En 2005 soulageant sa conscience, Mark Felt, le numéro 2 du FBI sous Nixon révélait son secret. Mais revenons au film pour rappeler que Andrew Fleming le réalisateur est l’homme de « Deux garçons une fille trois possibilités » (1994) une histoire de triangulaire étudiante, de « Dangereuse alliance » (1996) un récit fantastique d’étudiante un peu sorcière, et qu’il a mis en scène dans « Nancy Drew » (2007) Alice la jeune fille détective de Caroline Quine publiée en France dans la collection enfantine la bibliothèque verte. Bref qu’il a une faiblesse pour le film de campus et les jeunes filles. Une dernière chose : Deep Throat, la gorge profonde faisait référence à un film porno de 1972 de Gerard Damiano avec Linda Lovelace dont le personnage était supposé avoir le clitoris au fond de la gorge. Décidément dans cette affaire du watergate les dés étaient pipés.