ET SI ON PARLAIT D'AMOUR...

en VOD

Et si on parlait d’amour…Cette invitation franche, directe, sans tabou, c’est le documentariste Daniel Karlin qui nous la lance.  En 1990, avec une série réalisée pour la télévision, il s’était intéressé, avec Tony Lainé son complice de l’époque, à « l’amour en France » pour reprendre le titre de cette série documentaire. Le scandale et le succès furent au rendez-vous : parler aussi ouvertement de sexualité, et qui plus est pour le petit écran, était dans ces années-là, un véritable défi ! Dix ans après, Daniel Karlin a voulu replonger au cœur de  cette vie sexuelle des Français, mais cette fois pour le grand écran. Oreilles chastes s’abstenir ! les hommes et les femmes rencontrés par Daniel Karlin tout au long de son enquête parlent sans tabou, évoquant simplement leurs pratiques sexuelles au quotidien. Le propos du documentariste était simple en effet : montrer des gens dont les comportements sexuels sont hors norme, mais qui sont par ailleurs des gens normaux, des « Français moyens », comme le dit Daniel Karlin. Il s’agissait donc de donner à entendre mais également de donner à voir puisque chaque personnage a accepté que la caméra montre et dévoile l’intime.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENQUÊTE SUR LA SEXUALITÉ ou encore NATIONALE 7 .

L’histoire de ce documentaire pas tout à fait comme les autres est singulière. A l’origine, Daniel Karlin voulait se pencher sur l’industrie pornographique, en pleine expansion à la fin des années 90. Son projet est accepté. Il entend démonter les rouages d’une industrie du X dont il pense qu’elle est fondée sur le proxénétisme des uns et la prostitution des autres, sous couvert de libération sexuelle. Durant un an, Karlin et son équipe suivent des tournages de films porno, interrogent des actrices, des acteurs, des producteurs, des réalisateurs. « Une année particulièrement éprouvante » si l’on en croit le documentariste horrifié par ce qu’il voit chaque jour. Progressivement, il se désengage donc de ce projet initial pour s’intéresser aux pratiques sexuelles de ses compatriotes. Longtemps, il a conservé une séquence consacré à Patrice Cabanel, réalisateur de films X et puis il a finalement décidé d’évacuer toute référence à cette industrie, estimant que le sujet finalement traité n’avait plus rien à voir avec le porno et ses mécanismes. Il n’en reste pas moins que le film, à sa sortie en salles, fut l’objet de polémiques parfois violentes. Les uns accusant Daniel Karlin de tomber lui aussi dans la pornographie à travers des images explicites. Les autres se félicitant du regard respectueux porté sur des comportements largement répandus ou méconnus à l’instar du témoignage recueilli sur la sexualité des handicapés. Il n’empêche que, comme les autres documentaires de Daniel Karlin, dont celui sur la justice en France par exemple, ce sont d’abord des histoires et des personnages qui nous sont présentés ici. Catherine Breillat ne s’y était pas trompée, qui avait puisé dans cette autre série sur les affaires judiciaires la matière de son film « Parfait amour ! ».