EXECUTIVE ACTION

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JFK, qu’Oliver Stone réalisa en 1991, reste pour beaucoup le film définitif sur l’assassinat du président Kennedy, le 22 novembre 1963. Force est de reconnaître que c’est un chef d’œuvre, tant formellement que sur le plan de la qualité de son argumentation en faveur de la théorie du complot. Mais  ce n’est pas, et de loin, le premier film de fiction que suscita l’affaire. Executive action lui est antérieur de dix-huit ans.
Et tout comme JFK, il réfute la thèse officielle d’un tireur isolé, en l’occurrence Lee Harvey Oswald. Pour mieux souligner que la mort de Kennedy était une conséquence des fractures de la société américaine. Curieusement le signataire du film, David Miller, n’est pas au départ un cinéaste engagé, ni même l’un de ces jeunes prodiges qui allaient bientôt révolutionner Hollywood.
Mais la cheville ouvrière du film, c’est Burt Lancaster, qui incarne ici un réac cynique. Dans la vraie vie, c’était un homme de gauche convaincu, admirateur de Kennedy, dont il avait fait la connaissance lors du tournage de Sept jours en mai quelques mois avant l’attentat de Dallas. L’histoire d’un complot ourdi par l’armée contre la Maison blanche…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JFK (C'est un autre film qui défend la théorie du complot dans l'affaire Kennedy) ou encore A CAUSE D'UN ASSASSINAT (Il traduit parfaitement la paranoïa du pays après la mort de Kennedy).

Peu d’événements ont fait couler autant d’encre que l’assassinat de Kennedy. A la fois parce qu’il était un symbole de l’arrêt brutal de l’émergence d’une nouvelle Amérique, quoi qu’on ait pu dire par la suite sur la part d’ombre de la présidence Kennedy. Mais aussi parce que les circonstances de l’attentat ne seront jamais connues avec précision. Executive action ne fait que mettre en avant les incohérences de l’enquête et le caractère un rien étrange des conclusions de la commission Warren, chargée de mettre un point final aux spéculations en tous genres. Ce qu’elle échoua à faire… Tout a été dit ou écrit sur cette affaire, certains ont même mouillé Lyndon Johnson, le vice-président, ou Edgar Hoover, le patron du FBI. Au final, la meilleure analyse figure sans doute dans le roman de James Ellroy, American Tabloïd, qui met en lumière les intérêts croisés des anticastristes, du Klu-Klux-Klan, de la CIA, de la mafia, du lobby militaro-industriel, etc. Ça fait beaucoup, on l’admettra. Pas étonnant que Kennedy n’ait pas réussi à s’en sortir…
Le plus étonnant, c’est que les incohérences de la version officielle n’aient pas eu plus d’écho, que l’on n’ait pas dénoncé davantage le bâclage de l’autopsie ou que l’on n’ait jamais su les motivations profondes de Jack Ruby qui, en assassinant Oswald a mis un terme à son témoignage. Et Robert Kennedy, qui était à la fois frère du défunt et attorney général (ministre de la justice), n’a pas rué dans les brancards. Peut-être attendait-il d’être en position d’ordonner une enquête digne de ce nom une fois installé à la Maison Blanche. Mais il sera à son tour assassiné avant d’y parvenir…
Plusieurs films ont été plus ou moins directement consacrés à cette page de l’Histoire américaine. De Ruby, qui met en lumière le très opaque assassin d’Oswald à Parkland, du nom de l’hôpital où Kennedy a été conduit, avant d’accueillir Oswald quelques heures plus tard. Mais l’attentat a aujourd’hui quitté le champ politique pour celui de l’Histoire. Au fur et à mesure que les contemporains de cet événement disparaissent. Je ne parle pas des témoins directs qui, eux, sont tous morts dans des circonstances curieuses dans les mois qui ont suivi l’attentat. Comme par hasard…