EXHIBITION 99

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En automne 1998, les plus célèbres hardeuses de France de l’époque  -  en l’occurrence Zabou, Fovéa, Rafaëlla Anderson, Dolly Golden, Elodie Chérie, Karen Lancaume  et Chippy Marlowe - se retrouvaient ensemble pour un formidable documentaire/confession signé John B. Root, réalisateur des meilleurs hards français de ses dix dernières années comme Concupiscence, 24 heures d'amour et le magnifique French Beauty.

Intitulé Exhibition 99 en référence/hommage au Exhibition de Jean Francois Davy réalisé vingt-cinq plus tôt, le doc a pour but, selon B Root de montrer les principales hardeuses françaises comme étant de véritables actrices et de les faire interviewer par des journalistes venus de tous les horizons, le tout dans les décors d’un club échangiste parisien.  Sont donc présent : les Cahiers du cinéma, Libération, Entrevue, Vital et le Journal de cul Connexion représenté par Béatrice Valle, ex star du hard gaulois des années 90. Les actrices abordent donc tous les sujets sans l’ombre d’une langue de bois. Avec joie et bonne humeur, elles causent sida, sodomie, argent, misogynie,  angoisses, amours, enfants et vie quotidienne. Pour saler le tout, chacune d’entre elles a accepté de tourner une petite saynète cochonne  destinée à mettre en images leur fantasme sexuel le plus profond. Des scènes de sexe au nombre de neuf et qui furent tournées en quatre jours et demie dans la foulée de ces entretiens … "incorrectes", pour prendre le titre d’un autre film de John B Root.

 
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Selon ce qu’écrit John B Root dans son « Porno Blues » publié par la Musardine en 1999, la première version d’Exhibition 99 durait 3h40 et devait initialement être distribué en deux vidéocassettes. Mais à force de montage et de remontage, il est arrivé à une version finale de deux heures, ce qui lui valut de faire sauter de nombreuses questions  posées par les journalistes. Dont une posée par votre serviteur. Lors du montage, B Root, impitoyable, me téléphona pour me préciser la chose suivante : « Désolé Christophe, mais j’ai supprimé ta question car elle était vraiment sans intérêt! ». Comme quoi, on ne peut pas être bon journaliste à tous les coups !  Toujours selon le bouquin de B Root, si toutes les actrices contactées acceptèrent de figurer dans Exhibition 99, l’une d’elle pourtant refusa : Laure Saint Clair.

A l’époque, star-maison chez Marc Dorcel, la miss avait jugé la proposition financière peu intéressante pour faire partie de l’aventure. Dans les hardeuses présentes, on remarquera aussi la mignonnette Raffaëla Anderson, qui, deux ans plus tard, se fera un petit nom en jouant le rôle principal du très provo Baise-Moi ! que Virginie Despentes réalisera d’après son propre bouquin. Raffaëla qui écrira en 2001 sa propre autobiographie intitulée Hard  dans lequel elle  raconte et dénonce les dessous nauséabonds de certains tournages X où, dit-elle, « le corps féminin est méprisé, nié et écartelé ». Ce qui n’est pas le cas des films X de John B Root  ou les actrices, a priori, ont toujours été respectées !