FANTASSINS, SEULS EN PREMIÈRE LIGNE

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En 2007, le Russe Oleg Ryaskov coproduit et réalise Fantassins, seuls en premières ligne, un film dont l’action se situe au début du 18e siècle, sous le règne de Louis XIV. Pour les punir de se battre en duel, ce qui est formellement interdit, celui-ci décide de se débarrasser de deux aristocrates en les expédiant, l’un en Suède, l’autre en Russie.   

Le moment est plutôt mal choisi, puisque Charles XII, le roi de Suède, a décidé d’attaquer la Russie de Pierre le Grand qui occupe une partie de ses possessions baltes. C’est ce que l’histoire retiendra sous le nom de Grande guerre du Nord. Chacun dans un pays, les deux exilés français – le chevalier Charles de Brézé et le comte Antoine de la Bouche – vivront de nombreuses aventures – parfois amoureuses ! – avant de se retrouver, face à face, lors de la grande bataille de Poltava, en Ukraine, le 8 juillet 1709.

Tourné à Moscou et à Saint-Pétersbourg, Fantassins, seuls en premières ligne est une imposante production de plus de six millions de dollars qui ne lésina donc pas sur les moyens, notamment pour les costumes et les décors. C’est ainsi qu’à presque 3.000 km de Versailles et sur plus de 2.000 m² fut reconstituée la cour de notre bon Roi Soleil. Sorti en Russie le 20 février 2007, le film que vous venez de voir fut nommé pour ses combats aux troisièmes MTV Movie Awards russes.    

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THE DUELLISTS (Au début du 19e siècle, l’histoire de Gabriel Féraud et Armand d’Hubert, deux rivaux qui se battront en duel durant 15 ans.) ou encore BARRY LYNDON (1975) (Un tableau de l’Europe du 18e siècle, entre l’Islande, l’Angleterre et la Prusse, souvent en guerre.).

Né à Moscou en 1961, Oleg Ryaskov est un réalisateur, un producteur, un scénariste et un monteur russe qui commença à s’intéresser au cinéma et à la télévision alors qu’il poursuivait encore ses études d’architecture. C’est sur le petit écran qu’il fit ses débuts, se spécialisant très vite dans les productions à caractère historique. C’est donc tout naturellement qu’en 2007 il passa du petit au grand écran avec le film que vous venez de voir, Fantassins, seuls en premières ligne, et dont le titre original se traduirait plutôt par le Serviteur du souverain. Quatre ans après sa sortie, les téléspectateurs russes découvraient la nouvelle série historique qu’Oleg Ryaskov avait, lui-même, adaptée de l’un de ses romans, mettant en scène un agent secret de la Grande guerre.

Outre Dmitriy Shilyaev dans le film que vous venez de voir, de nombreux comédiens furent Louis XIV à l’écran. Encore muet mais déjà brillant, il fut incarné par René d’Auchy dans Molière, du célèbre Léonce Perret qui avait confié le rôle de Molière (jeune) à Abel Gance (21 ans). Si, dans les années 1940, on se souvient surtout de Maurice Escande dans Echec au Roy de Jean-Paul Paulin, avec Gabriel Dorziat en Madame de Maintenon, la décennie suivante sera plus riche, qui commencera par l’inoubliable Sacha Guitry dans son inoubliable Si Versailles m’était conté et se poursuivra avec André Falcon dans le Viconte de Bragelonne, de l’Italien Fernando Cerchio, et Raymond Gérôme dans l’Affaire des poisons d’Henri Decoin avec Danielle Darrieux (la Montespan).

Tout Roi soleil qu’il est, Philippe Noiret se fera mener par le bout du nez par le duc de Lauzun (Jean-Paul Belmondo) dans l’un des sketches d’Amours Célèbres de Michel Boisrond, en 1961. Fidèle au royal personnage, Jacques Toja, pour sa part, l’incarnera à trois reprises, face à Michèle Mercier, dans la fameuse série des Angéliques de Bernard Borderie. Dans les années 1970, le personnage s’américanise avec Beau Bridges dans le Cinquième mousquetaire de Ken Annakin, face à Sylvia Kristel et Ursula Andress mais aussi face à son père, Lloyd Bridges (Aramis). Il y aura aussi Richard Chamberlain dans le double rôle du roi et de son présumé frère dans l’Homme au masque de fer de Mike Newell. Double rôle que reprendra Leonardo DiCaprio en 1998, dans le film homonyme de Randall Wallace, face à Gérard Depardieu (Porthos, évidemment !)

Pour un film russe, faut dire que j'ai été séduit, et j'ai apprécié ce film et les belles reconstitutions historiques que j'ai réellement trouvé bien faites. Bon, dans l'ensemble ce film se laisse regarder assez facilement, moi qui aime l'histoire, j'ai été satisfait. ...