HÔTEL DES AMÉRIQUES

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« Hotel des amériques » d’André Téchiné, sorti en 1981, est au fond un mélodrame. Une histoire de Roméo et Juliette en fin de 20e siècle, entre deux êtres sceptiques sur leurs aptitudes à aimer.

La rencontre est exceptionnelle entre une Catherine Deneuve enfermée dans un deuil et un Patrick Dewaere incandescent. C’est une addition de solitude dans une France qui s’ennuie.

Tourné à Biarritz le film offre un casting parfait de seconds rôles : Josiane Balasko, Dominique Lavanant, Sabine Haudepin, Etienne Chicot et François Perrot. Voici un beau film qui parle des Amériques où l’on n’ira jamais.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SUR LA ROUTE DE MADISON (Sur le thème de la destinée et de la rencontre amoureuse fortuite, un film d'une tendre sobriété entre deux êtres qui tombent amoureux, sans que la vie leur offre d'avenir. Eastwood et Streep jouent la connivence et l'attirance amoureuse avec une incroyable authenticité. Mélancolique et sans lendemain.) ou encore CASABLANCA (Dans le registre des amours perdues Casablanca avec son couple-star Bogart/Bergman est un remarquable film sur le renoncement et la romance qui repose entièrement sur l'adieu. La guerre sépare les amants mais aussi les engagements personnels. L'amour intense devient une cause secondaire.).

Le quai de gare est, au cinéma, un lieu de magie dramatique. Dans « Hotel des Amériques » il est le décor d’une des fins parmi les plus bouleversantes du cinéma français. Patrick Dewaere, soliloquant, expose cet art qui n’appartenait qu’à lui, donner une folie douce à la comédie.

Et pourtant André Téchiné allait le calmer chaque jour du tournage, exigeant de l’acteur une plus grande sobriété. Et Dewaere de se plaindre d’être, je cite, « à poil sur ce film ». Dès le départ le cinéaste avait écrit cette histoire pour créer la rencontre entre l’eau et le feu : les deux D, Deneuve et Dewaere. Un film donc construit sur un casting. Car, je cite encore le cinéaste, « Catherine m’était apparue comme un sphinx à déchiffrer ». L’énigme n’est toujours pas résolue car le cinéaste et l’actrice vont se retrouver sur 6 autres films. Pour Dewaere c’était déjà la fin de la route, il allait se suicider un an plus tard le 16 juillet 1982.

En plongeant dans le réel et le tourment des êtres, Téchiné trouve sa muse et son style avec ce 5e long métrage, bien loin des outrances visuelles de « Barocco » et des « Soeurs Brontë ». Il faut dire qu’à l’écriture on trouve pour son premier script, Gilles Taurand qui collaborera régulièrement avec Téchiné et deviendra un des grands scénaristes français de la fin du 20e siècle. Personne, dans ce film qui n’a connu qu’un faible succès, n’est resté sur le quai de la gare.

Une rencontre fortuite, un amour non reconnu. Ils s'aiment, il s se cherchent, se fuient mais ne se trouvent pas. Ils sont en décalage sans arrêt. Gilles et Hélène réunis par le destin d'un accident de la route à Biarritz. Deux solitudes qui se cherchent sans se trouver au ...

La rencontre entre Patrick Dewaere et Catherine Deneuve ne pouvait être que sous les meilleurs auspices, et ce fut le cas, sous la caméra d'André Téchiné. Qui, par ailleurs, signe sa première collaboration avec l'actrice, qui se poursuivra sur plusieurs décennies. A Biarritz, ...

Après des films d'auteur remarqués, référencés et ambitieux, mais toutefois imparfaits, tout en se prenant un peu trop au sérieux - "Souvenirs d'en France", "Barocco" et "Les Soeurs Brontë" -, André Téchiné se dirige vers un cinéma plus réaliste, intimiste et plus ...