INDOMPTABLE ANGÉLIQUE

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Quatrième et pénultième volet d’une très populaire série, Indomptable Angélique a été tourné en 1967, après Angélique et le Roy, avant Angélique et le Sultan. Les cinq films de la série sont de ceux qui courtisent le grand public en racontant des histoires aussi romanesques que possible avec l’Histoire de France comme cadre. L’action se situe sous le règne de Louis XIV, soit quelques décennies après Les Trois Mousquetaires, qui constitue le maître-étalon du genre. Mais l’esprit de Dumas, comme celui de Michel Zévaco, ou de Paul Féval, plane sur le film. Même si les auteurs du livre dont il est adapté sont en l’occurrence contemporains.

Ces auteurs se nomment Anne et Serge Golan. Romancière de profession, la première avait commencé à imaginer les aventures d'Angélique de Sancé de Monteloup, comtesse de Peyrac, marquise de Plessis-Bellière, avant de rencontrer son mari. Mais l’apport de ce dernier, géologue de formation, mais aventurier (d’origine russe) de cœur donne une nouvelle impulsion à la série. Treize volumes verront le jour, entre 1956 et 1986, les cinq derniers après la mort de Serge. Un peu lent à la détente, le cinéma attendra donc huit ans pour s’emparer du premier volume. Mais il se détournera de la série bien avant qu’Anne Golon y mette un point final.

La série des Angélique est sans aucune contestation le point fort de la carrière de Bernard Borderie, qui a commencé à avoir du succès dans les années 50 en signant quelques films d’action à trame policière, mettant en scène Eddie Constantine dans le rôle de Lemmy Caution, et Lino Ventura dans celui du Gorille. Il se tourne ensuite vers le cinéma de cape et d’épée, avec la série des Pardaillan, avant de donner vie à sa Marquise des anges. Si la télévision l’accapare dans les années 70, nul doute qu’il aurait ajouté quelques autres faits d’arme à sa filmo s’il n’avait pas succombé prématurément, à l’âge de 53 ans.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AUTANT EN EMPORTE LE VENT (Parce que Scarlett O'Hara, séduisante et farouche, est une héroïne de cinéma légendaire qui, comme la Marquise des Anges, a traversé bien des avanies.) ou encore CAPITAINE BLOOD (Un classique du film de pirates, dans lequel Errol Flynn s'oppose aux marins du Roi, comme le Rescator dans "Indomptable Angélique".).

Pour le personnage d’Angélique, les auteurs des romans se sont inspirés de la marquise du Plessis-Bellière, qui vécut une vie romanesque et riche en émotions pendant tout le XVIIè siècle. Elle mourut d’ailleurs à l’âge canonique (qui plus est à cette époque) de cent ans. Si Joffrey de Peyrac, à qui Robert Hossein prête ses traits, est très largement issu de l’imagination des romanciers, son aura est aujourd’hui presque aussi forte que celle de la marquise. Il faut dire que les auteurs l’ont laissé pour mort à l’issue du premier volet, Angélique Marquise des anges, et qu’il était absent du second. Pour réapparaître avec une inextinguible soif de vengeance dans les épisodes suivants. Dans Indomptable Angélique, c’est lui le cruel pirate que tous redoutent. Tourné pour sa plus grande partie en Italie, et plus particulièrement en Sardaigne, cet épisode est de fait le plus maritime des aventures d’Angélique, ce qui ne nuit pas à sa séduction.

C’est Michèle Mercier qui prête ses traits à la fougueuse et fantasque héroïne. Tout comme Bernard Borderie, elle n’avait pas attendu d’être Angélique pour séduire quelques metteurs en scène qui lui ont permis de se faire un nom. Son premier film marquant est  Retour de manivelle, de Denys de la Patellière. Suivront Tirez sur le pianiste, de François Truffaut et toute une série de films italiens (la nationalité de sa mère), parmi lesquels Les Monstres, de Dino Risi… La série des cinq Angélique est à la fois l’acmé et la fin de sa carrière, ne parvenant pas à se défaire d’un rôle auquel elle était (trop) identifiée. La série aurait d’ailleurs pu se poursuivre si la comédienne n’y avait pas mi un holà, considérant  que les scénarios qui lui étaient présentés ne faisaient pas vraiment preuve d’originalité. C’est ainsi que les épisodes 6 et 7 sont passés à la trappe… On la retrouvera néanmoins dans quelques films sympathiques, dont Une corde un colt, réalisé par son partenaire-fétiche, Robert Hossein, alias Joffrey de Peyrac.

Les films de la série avaient dans les années 60 attiré le grand public, réalisant un score supérieur à celui de la série des Sissi… Mais ils avaient la réputation d’être des films faciles, racontant des histoires à l’eau de rose pour midinettes. Si les scénarios des derniers films sont il est vrai écrits un peu vite, l’image rose bonbon qui colle à la série n’est en rien méritée. Il y a beaucoup de noirceur, de violence, de mises à morts et de viols (mais aussi d’étreintes consenties) dans la série, qui n’a aucune accointance avec le politiquement correct. Il n’est pas interdit d’y voir des traces des tumultueuses années 60, les spectateurs (et les lecteurs) de l’époque ayant besoin de transgression (fut-elle déguisée sous les habits de l’Histoire). Ariel Zeitoun a d’ailleurs tenté de donner de nouvelles couleurs à la série, plus fidèle aux livres, beaucoup plus rock’n’roll, plus violente, plus politique et plus moderne, ajoutera-t-il. Mais le premier volet, en 2013, n’a pas marché du tout. Et il est resté orphelin.

Angélique la Marquise en goguette et en galère… la suite ! mais indomptable la donzelle peut-être pas… puisqu’il suffit de quelques chats énervés pour qu’elle vous mange dans la main… tout est affaire de dressage à ce qu’il paraît !Mais comme une chatte, elle ...