JUKE-BOX

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Un chanteur cloitré chez lui crée, cherche, tâtonne, se perd dans les sons et l’alcool. Ce chanteur est joué par le regretté Christophe. Plus précisément, comme en atteste le générique, par Daniel Bevilaqua (le vrai nom du chanteur). En 2013, cette proposition fictive d’Ilan Klipper créait le vertige en jouant avec l’image noctambule et obsessionnelle de l’inlassable chasseur de sons. Elle coïncidait aussi avec son retour sur le devant de la scène depuis quelques années et s’agglomérait plus singulièrement à quelques collaborations du créateur des Mots bleus avec de jeunes cinéastes, dans des courts métrages notamment (le travail avec Bruno Dumont sur les deux volets de Jeannette viendrait plus tard). Dans ce rôle de composition qu’il inspira et vampirisa tout à la fois, Christophe impressionnait par son lâcher prise, par un don de soi frôlant l’impudeur, au bord du gouffre, traquant la beauté dans les tréfonds de la dépression.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA MUSIQUE (Parce que la musique, comme son titre l'indique, est centrale dans ce court métrage. C'est elle qui va peut-être permettre à un père et son fils de se comprendre, de se réconcilier.) ou encore QUAND J'ÉTAIS CHANTEUR (Parce que Gérard Depardieu y incarne lui-aussi un chanteur sur le retour qui fait le point sur sa vie (il croise même Christophe).).

La folie, il y a longtemps qu’Ilan Klipper lui donne la main, ou du moins se penche sur elle et l’ausculte, non pas pour la stigmatiser, mais bien au contraire pour éprouver la finesse de la paroi qui la sépare de la supposée normalité. Ici, le chanteur Christophe, ...

Intéressant court-métrage qui montre la bipolarité sans pathos. Sous la forme d'un huis-clos assez sombre avec uniquement de la lumière sur le personnage central, utilisation de gros plans et fixes. Christophe à une vraie gueule de cinéma et il a de la présence à l'écran. ...