KRACH

en VOD

Plus personne désormais n’ignore ce qu’est un trader. Encore moins depuis que le monde a failli basculer dans le chaos avec la crise économique qui a explosé avec le phénomènes des subprimes. Le cinéma s’est intéressé au monde de la spéculation boursière depuis de longues années. Bien sur avec le Wall Street d’Oliver Stone, mais aussi, on l’a un peu oublié de manière prémonitoire avec, en 1982, le Mille milliards de dollars d’Henri Verneuil ou un peu plus tard, avec Trader, le biopic de Nick Leeson, l’employé qui avait coulé la Baring Banks . Krach pourrait quasiment être celui de Jerôme Kerviel, l’homme qui a tenu le sort de la Société Générale entre ses mains. Fabien Genestal en fait une fable d’autant plus grinçante qu’elle résonne avec l’époque. Celle de l’ascension d’un trader qui pensait avoir trouvé la martingale capable de mettre à ses pieds les marchés financiers. Mais aussi de sa chute tout aussi vertigineuse. Avec Krach, parcours d’un Icare boursicoteur, que l’on peut autant prendre comme une farce noire que comme un mode d’emploi du capitalisme à outrance, Genestal n’explore rien moins que la face obscure d’une mythologie moderne : celle de l’argent roi.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WALL STREET ou encore LES INITIÉS .

Krach s’intitulait initialement Black Box. C’est ainsi que Fabrice Genestal avait baptisé son projet, né dès 1998, lorsque le réalisateur, qui venait de se faire remarquer avec La Squale, avait découvert le moeurs de la spéculation boursière dans un article de presse sur les pertes d’un fonds d’investissement renfloué par les plus grosses banques mondiales. Y voyant un univers de valeurs flouées similaire à celle de son film précédent, vision en coupe du fonctionnement des cités de banlieues, Genestal se lance dans l’écriture d’un scénario, qui a du mal à trouver preneur, les producteurs estimant le sujet trop complexe. Jusqu’en 2005, ou rattrapé par l’actualité, Black Box devient dans l’air du temps. Romain Duris, Marie Gillain et Gilbert Melki sont prêts à tourner dans les rôles principaux, l’année suivante mais le désistement soudain de Duris fait s’écrouler le financement. Rebaptisé Krach, avec un budget à la baisse, le film se tournera finalement en 2009 avec Gilles Lellouche, Vahina Giocante et Michael Madsen.

Si l’idée d’une modélisation calquant la climatologie sur les mouvements boursiers paraît folle, Genestal n’est pourtant pas éloigné de la réalité : Krach a été coécrit par Paul Besson, un mathématicien reconverti en trader qui planche sur des théories similaires. Genestal jurant néanmoins que Besson n’est pas prêt à aller aussi loin que le Erwan de son film…

On évitera de se reporter aux critiques de StudioCinéLive et autres Première ainsi qu' aux mauvaises langues afin de ne pas aborder ce film avec préjugés. S'il est une valeur que l'on reconnaitra bien à ce film français, c'est son côté haletant et frénétique. D'ailleurs, ...