LA FLÛTE ENCHANTÉE

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Depuis son enfance, le réalisateur suédois Ingmar Bergman était passionné par l’opéra de Mozart La Flûte enchantée. Mais il a dû attendre une commande de la radio suédoise pour la Saint-Sylvestre 1975 avant de pouvoir le filmer. Au départ, il voulait tourner dans le théâtre de Drottningholm, près de Stockholm. Mais ce vieux palais du XVIIIe siècle a été considéré comme trop fragile pour accueillir le tournage et il a été reconstruit en studio.

La recherche des chanteurs a débuté dès Drottningholm, près de Stockholm. Mais ce vieux palais du XVIIIe siècle a été considéré comme trop fragile pour accueillir le tournage et il a été reconstruit en studiola fin 1973. Erik Ericson, chef d’orchestre de la radio suédoise a contacté les troupes de l’opéra de Stockholm, mais aussi d’Oslo, d’Helsinki et de Copenhague pour faire passer les auditions durant l’été 1974. Même Hakan Hagegard, un des plus fameux barytons suédois, a dû se plier à cette épreuve du casting avant de décrocher le rôle de Papageno. Plus d’une centaine de candidats ont été entendus pour chaque rôle. Bergman tenait à engager des chanteurs ayant les voix les plus naturelles possibles. Finalement Ulriik Cold, directeur de l’Opéra Royal danois est Sarastro. Irma Urrila, la soprano finlandaise joue Pamina, tandis que Josef Köstlinger, qui avait quitté Salzbourg pour Stockholm à la fin des années soixante, chante Tamino.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FLÛTE ENCHANTÉE (Une autre version de l'opéra de Mozart, filmée par un cinéaste (Kenneth Branagh)) ou encore DON GIOVANNI (Un autre film-opéra d'après Mozart, filmé par un grand cinéaste : Joseph Losey).

On aurait tort de prendre La Flûte enchantée pour un film mineur d’Ingmar Bergman. Le réalisateur des Fraises sauvages et de Persona s’est totalement impliqué dans la production de ce film-opéra, de la recherche des chanteurs à la vérification des copies d’exploitation. Diffusé à la télévision suédoise, le film a été en effet projeté à l’étranger en salles, dans des copies 35 mm sur lesquelles le cinéaste a prêté une attention particulière à la bande sonore. Une copie avec son magnétique a d’ailleurs été spécialement tirée pour la présentation hors-compétition au festival de Cannes 1975.

Comme quelques années plus tard Joseph Losey pour Don Giovanni, Ingmar Bergman a bien sûr choisi de filmer son opéra en play-back. Avant le début des prises de vue, les chanteurs et les musiciens de l’orchestre symphonique de la Radiodiffusion suédoise ont donc enregistré la bande son sous l’œil attentif de Bergman. Pour la première fois dans l’histoire de la télévision suédoise, cet enregistrement a été fait en stéréo. Lors du tournage proprement dit, Bergman n’a pas hésité à multiplier les prises jusqu’à être pleinement satisfait du jeu des acteurs et de la synchronisation de leurs lèvres avec l’enregistrement musical. Le tournage s’est achevé en juin 1974, mais la postproduction a occupé les équipes jusqu’en décembre. Bergman a utilisé les artifices du cinéma pour surprendre son public. Par exemple, à l’acte 2, en laissant soudain apparaître un masque de Furie sur le visage de la Reine de la nuit, grâce à un maquillage cireux et un filtre vert.

Débutons Bergman par un film plutôt facile d'accès puisqu'il s'agit tout simplement de l'adaptation de l'opéra de Mozart sur grand écran. Allons d'emblée dans le vif du sujet et avouons tout de suite que La flûte enchantée est un bon film, contenant de très bons moments ...

Bergman aussi a cédé à la mode du film opéra, avec cette oeuvre. Comme il est compliqué de filmer de façon réaliste ce qui est une féérie, un conte initiatique, il a choisi de filmer une représentation à l'ancienne, dans un petit théâtre suédois (Drottingholm) façon ...

Il y a indubitablement quelque chose de brillant - et d'agaçant - dans la manière dont Bergman parvient à se saisir de l'universalité de Mozart pour en tirer une vision très personnelle (c'est sa propre petite fille qui sert de leitmotiv au film) qui bascule aussitôt dans ...