Les amateurs de la série Lost ont été sevrés de paradoxes temporels, au point, d’ailleurs, que certains en sont à élaborer de savants graphismes sur les murs de leur chambre pour comprendre ce qui est arrivé avant, pendant, ou après. C’est une des joies du cinéma d’ailleurs que de jouer avec les flash-back et les flash-forward. Avec Time Machine la question du futur est posée, ainsi que celle de la dégénérescence de l’humanité.
Tout ceci est donc né dans l’imagination fertile de H.G Wells qui entre 1888 et 1924 écrivit pas moins de quatre versions de son roman. A l’époque l’engouement scientiste et les théories darwinistes révolutionnaient la vision du monde. L’ironie de l’histoire veut que ce soit Simon Wells, l’arrière petit fils de l’écrivain qui ait entrepris ce film, avant de céder une partie des manettes à Gore Verbinski pour cause d’épuisement.
Au cinéma le temps passe vite et il use la machine humaine.
Mais les cinéphiles auront noté qu’une autre adaptation cinématographique du roman de Wells avait fait son petit effet, en 1960, avec Rod Taylor, elle était signée George Pal. Dans les deux cas les créatures de Welles, les Elois, un peu bovins, vivant en surface et les vilains Morlocks cannibales, vivant sous la terre, en étaient les protagonistes.
Dans la version de Pal l’angoisse atomique était présente, dans celle de Simon Wells et Gore Verbinski c’est la peur métaphysique de la mort qui prévaut. On se souviendra aussi que Metropolis de Fritz Lang avec son peuple inférieur et ses créatures supérieures, était, déjà, une fable futuriste inspirée de l’univers de H.G Wells. Simon, l’arrière-petit fils donc, fait depuis toujours partie de la machine Spielberg chez Amblin d’abord puis chez Dreamworks. Il fut un maitre de l’animation, dirigeant des films comme« Fievel au far-west » ou encore « Le prince d’Egypte ». Côté casting Guy Pearce, acteur so british joue le rôle principal. On le vit ambivalent dans « Priscilla folle du désert » de Stephan Elliott (1994), dans « LA Confidential » de Curtis Hanson (1997) et plus récemment en 2009 dans « La route » de John Hillcoat. Sur le tournage il exécuta toutes les cascades au point de se casser une côte.
Quant à la jolie métisse qui joue Mara, elle est interprétée par Samantha Mumba, une chanteuse de R’n’B irlandaise dont c’est le premier rôle au cinéma. Si la sortie du film a été repoussée, après le traumatisme du 11 septembre, c’est qu’il fallut retravailler le montage, une séquence évoquant la destruction de New York par un météore. Signalons pour conclure que, en 2005, le grand classique de H.G Wells « La guerre des mondes » était porté à l’écran par l’empereur d’Hollywood, Spielberg. C’est comme ça les débuts de siècle, on révise ses catastrophes.