LA MALÉDICTION

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L’Exorciste de William Friedkin, Le Village des Damnés de Wolf Rilla, La Malédiction de Richard Donner : voilà, on tient la sainte trinité des films d’enfants maléfiques. Les étalons-mètres dès lors qu’il faut donner au Diable le doux visage de l’innocence. Souvent imité et jamais égalé, La Malédiction a laissé des traces partout dans le cinéma d’horreur contemporain. Esther, Dorothy ou Joshua : aucun de ces garnements en culotte courte n’égale pourtant Damien, serial killer qui porte le patte d’eph’ en velours côtelé comme personne. 

Damien, c’est un bébé né sous la surveillance d’un prêtre et d’une infirmière à Rome, au même moment et au même endroit où Katherine Thorn, épouse du diplomate Robert Thorn, accouche d’un enfant mort-né. Pour ne pas briser le cœur de sa femme, Robert adopte Damien et le présente à Katherine comme leur fils. Cinq ans plus tard, alors que des phénomènes morbides interviennent chez les Thorn habitant désormais à Londres, un homme d’église et un photographe préviennent Robert : Damien est l’Antéchrist. 

Loin du cinéma fantastique ou gore, La Malédiction s’ancre dans un grand réalisme. La terreur vient de la tangibilité de ce qui arrive aux Thorn, à l’ésotérisme de l’histoire, à la peur du surnaturel. Mais la réussite du film, Richard Donner la doit en grande partie à Jerry Goldsmith, à l’origine de la musique. Le compositeur très inspiré de La Malédiction a d’ailleurs gagné un Oscar pour la musique du film. C’est le seul Oscar qu’a remporté Jerry Goldsmith, lui qui a pourtant été nommé 17 fois, pour des partitions musicales aussi hégémoniques que ceux de La Planète des Singes, Chinatown ou Poltergeist. Par ailleurs, il a été nommé dans la catégorie Meilleure chanson pour le fameux morceau Ave Satani, sorte de messe noire à l’entière gloire de Satan, chantée en latin. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'EXORCISTE (William Friedkin parle lui aussi, avec L'Exorciste, d'une enfant diabolique. Pas parce qu'elle est la réincarnation de l'Antéchrist mais parce qu'elle est possédée.) ou encore POLTERGEIST (Comme La Malediction, Poltergeist est réputé comme un film maudit. Cinq acteurs sont morts jeunes, comme Heather O'Rourke, décédée d'un arrêt cardiaque à l'âge de 12 ans.).

Cela faisait sept ans que Gregory Peck n’avait pas tourné quand il a accepté de jouer dans La Malédiction. Ce qui l’a motivé à revenir devant la caméra, c’est justement ce rôle précis de père torturé. Gregory Peck venait de perdre son fils, qui s’était suicidé. Richard Donner raconte que l’agent de Peck est allé voir le producteur de La Malédiction, Harvey Bernhard, pour qu’il lui fasse passer le scénario. Avec un peu de chance, cela donnerait envie à Gregory Peck de sortir de chez lui. Après une longue période de silence, ni Donner ni Bernhard ne croyaient plus à l’implication de l’acteur. Jusqu’à un coup de fil les invitant tous les deux à venir rencontrer Peck. L’acteur a alors demandé, suspicieux, quelle était leur vision, comment ils voyaient le film. Pas comme un film d’horreur, répond Donner. Comme un thriller, réaliste, sur une famille prise dans une tourmente de folie. Conquis par l’argument, Peck accepte le rôle.   

La Malédiction fait partie de ces films, comme L’Exorciste ou la trilogie Poltergeist, aussi célèbres pour avoir mis le trouillomètre de tout le monde à zéro que pour la légende qui les entoure. Ainsi, l’équipe du film aurait été maudite. Faute à pas de bol ou véritable malédiction ? Jugez plutôt : trois avions dans lesquels voyageaient respectivement Gregory Peck, Mace Neufeld le producteur exécutif et David Seltzer, le scénariste, ont été frappés par la foudre. L’hôtel de Richard Donner a été l’objet d’un attentat de l’IRA. Des animaux ont attaqué leur dresseur. Ca fait beaucoup ? Le pire est à venir : plusieurs mois après le tournage, John Richardson et Liz Moore, responsables des effets spéciaux sur le plateau et particulièrement de la scène de décapitation de David Warner, ont été victimes d’un grave accident de voiture. Liz Moore a fini… décapitée. C’était le vendredi 13 février 1976. 

C’est grâce à La Malédiction, qui a véritablement lancé sa carrière au cinéma, que Richard Donner a décroché le poste de réalisateur de Superman, deux ans plus tard. En effet, pour 2,8 millions de dollars de budget, La Malédiction rapporta 61 millions de dollars dans le monde. Et ce fut le cinquième succès commercial de l’année 1976. De quoi propulser le metteur en scène dans la sphère des superproductions de l’époque.

Après le succès considérable de L'Exorciste, Hollywood embraye sur un sujet qui va engendrer quelques films "sataniques", en exploitant à fond cet engouement du public pour le fantastique démoniaque ; en Italie, on verra aussi Holocauste 2000 qui surfait sur cette vague de ...

Suite au succès de l'exorciste, d'autres projets avec des thèmes similaires sont mis en route dont "La Malédiction", réalisé par Richard Donner. Ici on y suit un couple aisé dont le fils Damien a été adopté et qui vont, peu à peu, devoir faire face à d'étranges problèmes. Richard ...

Ma (petite) malédiction, puisque je m'appelle Damien (voilà, vous savez) et que je suis amateur de films fantastiques ou horrifiques, c’est que je me suis longtemps senti obligé de regarder ce film, qui réunit ces ingrédients et qui est considéré comme un classique. Mais ...