LA MASSEUSE

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Randy Spears, le hardeur bodybuildé bien connu joue dans cette histoire le rôle d'un puceau. Oui, je sais, dit comme ça, ça a tout l'air d'une arnaque. C'est comme si la Cicciolina prétendait pouvoir jouer Mère Térésa. Totalement invraisemblable mais, et ça n'est pas le moindre intérêt du film, le truc fonctionne. Rôle de composition donc pour Randy Spears... Jim, c'est le nom de son personnage, se rend dans un salon de massage comme il en fleurit des tas à Los Angeles afin d'y connaître des sensations nouvelles. Il tombe sur une masseuse superbe répondant au doux prénom de Barbara. Entre eux, va se nouer une relation autant étrange que torride... Barbara est interprétée par la spectaculaire Hyapatia Lee et l'on comprend aisément que Jim devienne aussitôt envoûté par cette créature. Elle illumine tout le film de sa beauté et de sa plastique irréprochable. Le thème du client qui tombe amoureux de la fille qui vend ses charmes a été maintes fois exploité au cinéma mais, et c'est un paradoxe, beaucoup moins souvent dans le X. La mise en scène est soignée, les scènes hard diffèrent de l'habituelle panoplie du genre, et le tout baigne dans un climat authentiquement érotique...
Paul Thomas explore les liens qui vont se tricoter entre ces deux personnages un peu paumés et nous donne à voir un des seuls films pornographiques réellement intimistes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SLOW DANCING (DIR. GLORIA LEONARD) ou encore PARIS, TEXAS .

Paul Thomas tente avec ce film un pari des plus gonflé : Faire un porno où juste un couple d'acteurs se livre à des scènes de plus en plus hard. Certains esprits chagrins pourront regretter que Danielle Rogers, Viper, Porsche Lynn y jouent des rôles de comédie pure et ne sacrifient à aucun moment à l'incontournable scène de sexe. Mais, le pari du réalisateur est tenu. Il fait un film avec deux comédiens qui déclinent le désir et le plaisir durant toute leur relation...
Hardeur quasi incontournable dans les années 70, aussi bien pour ses capacités sexuelles que pour ses talents d'acteur, Paul Thomas se tourne vers la réalisation dans les années 80. Il met en scène des pornos aux scénarios sophistiqués et ambitieux. La regrettée Savanah, Raquel Darrian ou Janine Lindermulder deviennent ses interprètes de prédilection. Il nous montre dans La masseuse, une Hyapatia Lee comme on ne l'avait jamais vue auparavant. Vicky Lynch, c'est vrai nom, gagne à 18 ans le concours de Miss Nude Galaxy à Chicago.
Elevée par une grand-mère indienne qui lui apprend à ne pas avoir honte de ses envies sexuelles, elle adopte alors un prénom d'origine Cherokee. Elle pose en 1984 pour Penthouse et se lance peu de temps après dans le porno avec l'accord de son mari épousé quatre ans plus tôt.
Elle y fera une carrière des plus remarquée. Réputée comme étant la hardeuse la plus saine des Etats-Unis, Hyapatia (un mari, deux enfants) a toujours su gérer sa vie privée et professionnelle. Elle est hélas décédée en 1998 des suites d'un diabète à l'âge de 38 ans. Paul Thomas fait, dans la Masseuse, une apparition à la Hitchcock où il incarne le mari de Barbara. Histoire de compliquer encore un peu plus la mise en abyme, Bud Lee, le véritable mari de Hyapatia Lee dans la vie, y joue ici le rôle de son propriétaire...