LA PREMIÈRE SIRÈNE

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20ème film de celle que l’on surnomma la sirène d’Hollywood, La Première Sirène met en scène Esther Williams, une nageuse professionnelle américaine devenue actrice après n’avoir pas pu faire les Jeux Olympiques pour cause de Seconde Guerre Mondiale. Elle est aussi celle qui a popularisé la natation synchronisée et cela tombe plutôt bien quand on connaît son rôle dans le film de Mervyn LeRoy.

Elle y joue Annette Kellerman, une championne de natation devenue actrice dans les années 1900. Mais surtout la première femme à exécuter, ce que l’on appellera plus tard, la natation synchronisée. Même si elle est un peu romancée, le film met bien en scène la vie de cette femme d’exception qui fut aussi une féministe avant l’heure.

La Première Sirène signe également la deuxième collaboration de Mervyn LeRoy et du chorégraphe Busby Berkeley, la première étant le long métrage Chercheuses d’or de 1933, une comédie musicale avec Ginger Rorgers ayant pour cadre la grande dépression. Avec la présence de Berkeley au générique, il n’est donc nul besoin de préciser la qualité des ballets aquatiques que contient ce long métrage de 1952.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AMELIA DE MIRA NAIR (Le film retrace la vie d'une autre femme d'exception : Amelia Earhart) ou encore RETOUR VERS LE FUTUR III DE ROBERT ZEMECKIS (Comme Esther Williams, Michael J Fox a bien failli y laisser sa peau. Et il a bien fallu 30 secondes avant que quelqu'un ne remarque que quelque chose clochait.).

Beaucoup de points communs rapprochent finalement les deux héroïnes de La Première Sirène, Annette Kellerman et Esther Williams. Même si l’une est australienne et née en 1887 quand l’autre est américaine et née en 1921, leur parcours respectif est assez proche. Toutes deux ont été des championnes de natation. En effet, comme on le voit dans le film, Annette Kellerman a commencé très jeune, notamment pour se remettre d’une polio qui avait fortement atrophié une de ses jambes. Elle fut également l’une des premières femmes a tenté de traverser la Manche mais échoua après 10h de nage dans une eau à 11°. De son côté, Esther Williams a été une championne de 100 mètres nage libre aux Etats-Unis avant, elle aussi, de connaître une grosse déception : sa participation aux Jeux Olympiques de 1940 a été annulée car on était en pleine Seconde Guerre mondiale.

Mais il n’y a pas que le parcours sportif qui rapproche ces deux femmes. En effet, toutes les deux se sont tournées vers l’actorat après cette carrière. Et l’une comme l’autre se sont principalement vu confier des rôles liés à leur talent de nageuse. Et si Annette Kellerman fut la première femme ayant pratiqué la natation synchronisée en exécutant des chorégraphies dans de grands bassins en verre, Esther Williams a complètement popularisée la discipline grâce à ses films. D’ailleurs cette dernière était vraiment heureuse de jouer la nageuse des années 1900. Comme elle l’écrit dans son autobiographie : « Pour une fois, nager fait vraiment partie de l’histoire et n’a pas besoin d’être insérer au chausse-pied dedans. J’étais ravie de jouer Annette, une vraie personne et non un personnage superficiel créé pour me donner une excuse pour nager ». A bon entendeur…

Mais ce qui fait aussi la popularité de La Première Sirène, au-delà de son aspect biopic sympathique sur celle qui se bâtit aussi pour permettre aux femmes notamment de porter un maillot de bain une pièce en lieu et place de leur énorme tenue avec pantalon bouffant et manches ballons intégrées, ce sont les chorégraphies. Signées Busby Berkeley, ces danses aquatiques sont plutôt spectaculaires aussi bien en plan large qu’en plan serré ou même en plongée. D’ailleurs, en parlant de plongée, une des scènes a failli paralyser Esther Williams. Alors qu’elle doit sauter du haut d’une machine hydraulique, couverte de sequins et affublée d’une couronne, la jeune femme est prise de vertige. Elle saute tout de même mais le poids de sa tiare va lui briser 3 vertèbres au moment de rentrer dans l’eau. Le tournage devra être arrêté pendant 6 mois, le temps qu’elle se remette. Comme elle le dit elle-même : « Le fait qu’ils aient à attendre pour moi était, en quelques sortes, un compliment autant qu’un réconfort ».