LA STRANEZZA en VOD
- De
- 2022
- 104 mn



- Drame
- Italie
- Tous publics
- VO - HD
Réalisé par
Avec
PARCE QUE
Ce film va vous permettre d’en savoir plus sur la génèse de Six Personnages en quête d'auteur, la pièce de Lugi Pirandello, qui a révolutionnée le théâtre, en brisant le Quatrième mur, celui qui sépare les acteurs du public. Comme dans le récent Yannick de Quentin Dupieux, où le personnage incarné par Raphaël Quenard n’hésite pas à interpeller les acteurs sur scène, au point de finir par lui même incarner un personnage de la pièce.
Le réalisateur Roberto Andò a comme premier mérite de ne pas chercher à faire le film somme sur la vie et l’oeuvre du dramaturge. Pas un biopic donc, mais plutôt une réflexion, voire une rêverie, sur un moment charnière de sa vie, où son inspiration est en berne. Le film se situe en 1921 : Pirandello est déjà un auteur reconnu, mais le théâtre ne l’intéresse guère. Andò et son co-scénaristes prennent comme point de départ un épisode réel de sa vie. Incarné par l’immense Toni Servillo, tout en sobriété, son retour dans sa Sicile natale va, contre toute attente, être un tournant dans sa vie. L’imagination du cinéaste et de son co-scénariste va faire le reste, pour nous faire entrer, avec pertinence et subtilité, dans la tête de Pirandello, et observer son processus de création de sa grande œuvre. Sa supposée rencontre avec deux personnages de croque-morts, par ailleurs comédiens dans un groupe de théâtre amateur, va être l’élément décisif.
Dans La Stranezza, Roberto Andò a justement le bon goût de montrer cette figure impressionnante, sous des atours modestes, en proie au doute. Un point de vue qui évite au film de tomber dans un didactisme pesant. Ici, pas de représentation romantique de l’artiste tourmenté, mais bel et bien, une vision à hauteur d’homme. Les meilleures scènes sont celles où Pirandello scrute la troupe de théâtre, à leur insu, avec circonspection mais bienveillance. Le réalisateur prend le temps, comme son personnage principal, de montrer le travail de ces apprentis comédiens, entre maladresse et passion chevillée au corps. Même le jour de la première, où ils vont être chahutés par leur public. Au point où ce qui devait être un drame va se transformer en comédie.
Sage en apparence, sans tomber dans l’académisme, La Stranezza est un film plus excentrique (la traduction du titre italien) qu’il n’en à l’air. Ancien assistant de Fellini, entre autres, Roberto Andò a bien retenu les leçons du Maestro : la fiction et la réalité sont étroitement mêlées, pour mieux souligner l’absurdité joyeuse de nos existences. Un thème cher à Pirandello.









