LE MAGNIFIX

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En scrutant le rouge à lèvres pétant des actrices, on devine que le Magnifix date des années 90. Plus précisément de 1996. Sous la houlette de  Barbara Doll, ex-starlette du cinéma X français de l’époque reconvertie dans la production le temps de quelques pornos dont celui ci, cet hommage parodique du Magnifique suit la trame principal du film de Philippe De Broca réalisé 23 ans auparavant.

Bruno SX reprenant le rôle tenu naguère par Belmondo. A savoir un écrivain à la ramasse qui, s’endormant régulièrement devant sa machine à écrire entre ses cadavres de bouteilles de bière et ses mégots de cigarette, a beaucoup de mal à terminer son nouvel ouvrage. Non plus un polar comme dans le film original, mais un bouquin de gare olé-olé. Autant Bébel s’imaginait être le héros de ses écrits (un agent secret post-James Bond), autant Bruno SX rêve qu’il se retrouve au milieu d’ébats salaces. Genre une blonde offerte à trois mecs sur un canapé, une jolie black prise dans le foin par un paysan paillard ou encore la sublime Léa Martini honorée à coups de godemichet dans un sex shop.

Le réalisateur Patrick Deauville se permet au passage une référence direct à une séquence du Magnifique quand Belmondo est dérangé chez lui en plein travail par sa peu attrayante femme de ménage jouée par Monique Tarbès. Remplacé donc ici par la nettement plus sexy Magella qui, du coup, se retrouve embarquée sans le savoir dans les songes érotico-pornos de Bruno SX. Youpi.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES VISITEUSES (Une amusante et fétichiste parodie hard des "Visiteurs", la comédie à succès de Jean-Marie Poiré) ou encore LE MAGNIFIQUE (Une comédie d'aventures qui joue avec une fantaisie débridée sur les frontières entre le réel et l'imaginaire.).

En plein âge d’or de la vhs, quand les vidéos clubs cartonnaient en louant des films à “20 francs les 24 heures” certains éditeurs de films pornographiques, sortaient des parodies X de films ou de séries en rajoutant un simple X au bout du titre. On a eu droit ainsi à des versions cochonnes de Dallas, Dracula et Columbo  intitulé Dallax, Draculax et Colombox.  Et aussi ce Magnifix que les producteurs n’ont évidemment pas osé proposer à Jean-Paul Belmondo.

A sa place : Bruno SX, stakhanoviste du porno français pendant plusieurs décennies et aperçu entre autres dans d’autres parodies X comme Rocco et les sex mercenaires et autres Niqueurs nés. Les nostalgiques du porno français  des années 90 seront tout émoustillés de retrouver ici quelques sublimes gloires éphémères du genre. Comme la brésilienne Olivia Del Rio qui a arrêté son activité de hardeuse en 2011 après 300 films canaillous et la délicieuse Magella dont la dernière indécente apparition  semble remonter en 2001 dans Regarde-moi, le dernier film du regretté Francis Leroi, un des inventeurs du genre.

Sans oublier évidemment la sublime Léa Martini. D’origine tchèque et née à Prague en 1973, celle qui rêvait de devenir la Pamela Anderson du X, a quitté l’industrie du porno la même année que Magella après avoir sublimé les coins de cadre avec ses coins de corps dans des films X signés Joe d’Amato, Alain Payet ou ce coquin de Michel Barny qui l’aura magnifiquement (ou Magnifixement ?) mise en valeur dans Journal d’une infirmière tourné pour le compte de la société Marc Dorcel.