LE SANG DU CHÂTIMENT

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Un tueur en série sanguinaire, un procureur tenace à ses trousses. Voilà le film violent et dérangeant qu’a écrit et réalisé le grand William Friedkin, en 1987, juste après Police Fédérale Los Angeles et juste avant La Nurse. 

Ce n’est pas le plus connu des films de Friedkin mais ce n’est pas le moins efficace. Surtout grâce au face-à-face entre Michael Biehn, dans la peau de l’homme de loi, et Alex McArthur, qui incarne le tueur avec une nonchalance et un air angélique parfaits. 

Replongez dans le thriller, organique et old school, des années 80, mis en musique par le génie Ennio Morricone. Le son si singulier des cris des victimes et la silhouette du tueur Charles Reece ne vous quitteront plus jamais. Beau programme !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ETRANGLEUR DE BOSTON (Avec un réalisme inédit pour l'époque (1968), ce film met en scène les agissements et la traque d'un authentique tueur de femmes. L'emploi du split screen y est très novateur.) ou encore MARTIN (Parce que George A. Romero livre ici sa version très personnelle et réaliste de la figure du vampire : un adolescent mal dans sa peau, obsédé par l'idée de boire du sang.).

Charles Reece est probablement le rôle le plus important et le plus connu d’Alex McArthur, acteur né en 1957 et âgé de 30 ans au moment du film. La même année, il devient le héros d’une série de téléfilms Desperado dont les scénarios sont écrits par l’auteur de récits noirs le plus connu d’Amérique, Elmore Leonard en personne. Dans la peau de Duell McCall, Alex McArthur tourne cinq volets diffusés entre 1987 et 1989. Ce sont des westerns, dans lesquels il joue un justicier qui « alors qu’il vient en aide aux autres, essaie aussi de s’innocenter d’un meurtre qu’il n’a pas commis ». On l’a vu plus tard dans Le Collectionneur, face à Morgan Freeman qui incarne le fameux Alex Cross. Célèbre aussi, son apparition dans la peau du petit copain de Madonna dans le clip « Papa Don’t Preach ». 

C’est étonnant venant de figures si tutélaires du cinéma mais William Friedkin et Ennio Morricone n’ont collaboré qu’une seule fois pour le cinéma, en cette unique occasion pour Le Sang du châtiment. En revanche, ils avaient déjà travaillé ensemble pour le téléfilm Les Hommes du C.A.T., sur une taskforce gouvernementale américaine ; c’était en 1986 soit un an avant le long-métrage. Et un an après Le Sang du châtiment, en 1988, ils remettent le couvert pour L’œil du python, un autre téléfilm et surtout la suite des Hommes du C.A.T. 

Le public américain n’a pas pu voir Le Sang du châtiment à sa sortie en 1987. En effet, son distributeur, De Laurentiis Entertainment Group, a mis la clé sous la porte à cette époque si bien que le film a végété sur une étagère pendant cinq. En 1992, la société Miramax en racheta les droits et l’exploita sur un parc limité de salles. Puis, il fut disponible en vidéo dans la foulée, grâce à Paramount qui assurait les sorties en K7 des titres Miramax. On note que Sorcerer, dont la production fut très chaotique en 1977, avait scellé le divorce entre Friedkin et Paramount mais la firme et le réalisateur ont fini par se rabibocher – notamment grâce à l’épouse de Friedkin, Sherry Lansing, qui travaillait au studio. Si bien qu’après Le Sang du châtiment, le metteur en scène retravailla avec Paramount notamment à l’occasion de Blue Chip ou Jade.

On retrouve la maîtrise de William Friedkin dans ce thriller glaçant, déconseillé aux âmes sensibles. La réalisation est affûtée comme un rasoir, le scénario troublant, l'interprétation impeccable. Clin D'oeil : Ce film a une histoire assez particulière. En effet il ...

Important de le préciser pour ce film j ai vu la version de 1992 qui visiblement penche plus pour la peine de mort que la version originale. Et pourtant j ai trouvé que même cette version donnait un film ambigu sur le sujet. En effet comment imaginer que des crimes aussi horribles ...

Friedkin est un réalisateur très complexe, il ne va jamais déjà dans la finesse mais ose au moins montrer des choses qui pourraient être prohibées dans un cinéma hollywoodien bien calibré, ainsi on peut prendre l'exemple de l'Exorciste ou même du Convoi de la Peur. Dernièrement, ...