LE SEL DE LA TERRE

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Le sel de la Terre est le seul film d’Herbert J.Biberman qui soit passé à la postérité. Autant pour ses qualités intrinsèques que pour avoir été un des rares cas d’œuvre blacklistée. Biberman fit partie des "Hollywood ten", les dix personnalités du cinéma envoyées en prison par le maccarthysme en raison de leur appartenance au parti communiste. à peine sa peine purgée, ce scénariste et réalisateur se lança en 1954 dans un film inspiré par la grève sans précédent des employés d’une mine de zinc au Nouveau Mexique. Biberman s’étant adjoint les services d’autres personnalités hollywoodiennes blacklistées, comme le scénariste Michael Wilson et le producteur Paul Jarrico, Le sel de la Terre fut rejeté en bloc à sa sortie, par la presse comme par l’establishment, son existence sur les écrans étant réduite à quasi-néant par la pression politique de l’époque. Le film connaîtra un écho beaucoup plus favorable dans le reste du monde, notamment en Europe, où lors de nombreux festivals où il fut présenté, public et critique vantèrent les mérites d’un film progressiste, particulièrement par son discours féministe. Ce n’est que dans les années 90, que les mérites du film furent reconnus aux USA, Le sel de la Terre ayant rejoint les trésors du cinéma national de la bibliothèque du Congrès et sélectionné comme œuvre à restaurer et préserver par la national film registry.

 
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Avec un pedigree tel que celui de Biberman, Le sel de la Terre ne pouvait pas connaître une gestation ordinaire. D’autant plus que son réalisateur enfonça le clou avec une distribution composée pour la plupart d’habitants de Grant County, ville où se sont déroulés les événements du film ou des syndicalistes, dont certains ont participé à la grève. Quant aux cinq comédiens professionnels, les deux principaux, Will Geer et Rosaura Revueltas, faisaient partie de la liste noire des studios hollywoodiens. L’affaire enfla jusqu’au Sénat qui alarma le gouvernement sur ce tournage tandis que le FBI enquêta sur le financement. La presse fit elle écho de descentes de milices anticommunistes sur le plateau ou des passages répétés en rase-mottes d’un avion censé empêcher par son bruit les prises de son. Sans parler des pressions sur les employés des laboratoires et des projectionnistes à qui l’on conseilla de ne pas travailler sur le film. Même son cloche de la critique lors de la sortie, les plus réputés comme Pauline Kael, parlent de « sommet de propagande communiste comme on en a rarement vu » ou de film « fait sous les ordres direct du Kremlin ». Résultat, seules douze salles sur tous les USA ne boycottèrent pas Le sel de la Terre, tandis que Revueltas sera expulsée au Mexique, mettant un terme à sa carrière américaine. Le film trouvera  enfin une reconnaissance dans les années 60, elle ne cessera de croître, le linguiste politologue Noam Chomsky en ayant même vanté les grands mérites en 1993 lors dans des séminaires. Malgré tout, l’ombre du maccarthysme continue à encombrer Hollywood. En 2000, le documentaire One of the Hollywood ten, revenait sur les coulisses du Sel de la Terre, il n’est jamais sorti à ce jour aux USA . Et si le film de Biberman a donné lieu la même année à une adaptation en opéra, son copyright qui a expiré en 1982, n’a jamais été renouvelé depuis.

Le Sel de la terre est un film, américain, emblématique de la Chasse aux sorcières à Hollywood. Le réalisateur, Herbert J. Biberman, un des Dix d'Hollywwod, le scénariste et le producteur étaient inscrits sur la liste noire lors de la réalisation de ce film. Le film lui-même ...

Film délicieusement anticonformiste. A l'époque, en 1953, on aurait davantage remplacé le délice par le danger. En effet, ce film américain profondément communiste est réalisé par une poignée de blacklistés et d'indésirables au pays ayant réussie à échapper aux griffes ...

En 1954, en plein maccarthisme, en pleine période de chasse aux sorcières rouges jusque dans les chiottes des studios de cinéma, sortait sur le territoire américain un film particulièrement osé qui s'employait à embrasser trois grandes causes : la lutte contre l'exploitation ...