LES 39 MARCHES (1978)

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Après le chef-d’œuvre d’Alfred Hitchcock en 1935, puis la petite Série B de Ralph Thomas en 1959, c’est au tour du cinéaste australien, Don Sharp, en 1978, de donner sa version du roman de John Buchan : les 39 Marches, paru à Londres en 1915 et à Paris en 1924.

Pour apprécier à sa juste valeur cette nouvelle version, il faut oublier l’inoubliable classique d’Hitchcock et revenir au roman originel, dont le maître du suspense s’était énormément éloigné, au contraire de Don Sharp. Dans cette nouvelle version, pas de Mr Memory, pas de menottes encombrantes, pas d’auriculaire coupé – pures inventions hitchcockiennes –, mais un faux coupable, Richard Hannay, obligé de fuir l’Angleterre après avoir été injustement accusé de quatre crimes. Dans sa fuite pour échapper à la police et aux véritables meurtriers à la recherche d’un carnet noir, c’est sur la lande écossaise qu’il fera la connaissance d’un couple de riches aristocrates, dont la femme ne restera pas longtemps insensible à son charme... Difficile de vous en dire davantage !

C’est au comédien britannique Robert Powell que Don Sharp proposa le rôle de Richard Hannay. Celui-ci était devenu mondialement célèbre pour avoir incarné, un an plus tôt, le Jésus-Christ de Franco Zeffirelli, dans le bien nommé Jésus de Nazareth, et, quatre ans plus tôt, le compositeur Gustav Mahler dans Mahler de Ken Russell. Il incarnera à nouveau Richard Hannay une dizaine d’années plus tard, dans les treize épisodes d’une série britannique, justement intitulée : Hannay.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES 39 MARCHES (1935) (Signée Alfred Hitchcock, il s’agit de la première et très libre adaptation du roman de John Buchan.) ou encore LES 39 MARCHES (1959) (Deuxième adaptation du roman de Buchan. Une petite Série B avec Brenda de Banzie, la méchante de l’Homme qui en savait trop (1956) d’Hitchcock.).

L’Ecossais John Buchan, auteur des 39 Marches, « est certainement le plus remarquable écrivain d’espionnage et d’aventure que la Grande-Bretagne ait produit dans les trente premières années du 20e siècle », affirmait Claude Chabrol, grand amateur de polar. Hitchcock, lui-même, avoua à François Truffaut, au cours de leurs fameux entretiens de l’été 1962, avoir été « très influencé par Buchan, bien avant de faire les 39 Marches. » Il aurait pu préciser également que, trois ans avant ces entretiens, la fameuse scène, dont il était si fier, celle de l’avion sulfateur prenant en chasse Cary Grant dans la Mort aux trousses, était une évidente réminiscence des 39 Marches de John Buchan.

En 1964, après la sortie de Pas de printemps pour Marnie, Hitchcock annonça d’ailleurs son intention de porter à l’écran les Trois otages, une autre aventure de Richard Hannay, écrite par Buchan en 1922. Le héros était, cette fois, sur la piste de gangsters ayant kidnappé et hypnotisé trois enfants. Le cinéaste finit par abandonner le projet, ne sachant pas comment, visuellement, faire la différence entre un enfant hypnotisé et un autre qui ne le serait pas ! Personnage hors norme à l’existence mouvementée, John Buchan avait rejoint les services secrets britanniques en 1916. C’est là qu’il trouva matière à ses futurs récits d’espionnage, rédigés entre deux biographies, consacrées à Walter Scott, Cromwell ou Jules César. En 1927, il fut élu au Parlement britannique et devint même, en 1935, gouverneur général du Canada, où il mourut d’une mauvaise chute en 1940, à l’âge de 64 ans.

Sorti à Paris en mai 1979 – six mois après sa sortie anglaise –, les 39 Marches de Don Sharp reçut un accueil critique plutôt positif, bien que systématiquement comparé au chef-d’œuvre que l’on sait ! « Quoi qu’on fasse, à nos yeux de cinéphiles impénitents, écrit Jean Rochereau dans la Croix, il n’y aura jamais qu’un seul film digne du titre des 39 Marches. » Ce qui ne l’empêche pas d’écrire un peu plus loin : « Je dois confesser avoir pris un vif plaisir au film de l’Australien Don Sharp. » De même, Robert Chazal dans France-Soir annonce « une conclusion palpitante dans la tour de Westminster, […] tout à fait digne d’Alfred Hitchcock ». Si elle cite abondamment ce dernier, la critique ne manque pas, à propos de cette ultime séquence justement, d’évoquer, également, le comique américain Harold Lloyd qui, en 1923, dans Monte là-dessus se retrouvait, lui aussi, suspendu au dessus du vide, accroché aux aiguilles d’une grosse horloge !

Il est plutôt surprenant de constater qu’un film considéré comme un classique du film d’espionnage trouve son principal intérêt dans le comique. Je m’explique. Une belle femme s’invite chez le héros, prétendant être une espionne (ce qui n’est pas une information ...

Après L'homme qui en savait trop en 1934, Les 39 Marches confirme Hitchcock dans l'espionnage et le suspense, style qu'il continuera d'exploiter jusqu'à la fin de sa carrière. On retrouve ici tout ce qui fera le succès d'Hitchcock dans la première partie de sa carrière hollywoodienne ...

Zut, j'ai loupé le caméo, il va me falloir un deuxième visionnage! Histoire d'un homme accusé à tort de meurtre et qui fuit pour essayer de prouver son innocence (tiens, tiens, j'ai déjà vu ça quelque part, pas vous?) Alfred Hitchcock réalise avec Les 39 Marches l'un des ...