LES ENFANTS DU PLACARD

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Bon, désolé de vous le dire mais si vous comptiez sur le film qui va suivre pour passer une bonne soirée entre potes à vous marrer, vous pouvez ranger les apéricubes et prévenir tout le monde. Attention, non pas que le film de Benoît Jacquot soit mauvais, bien au contraire, mais l’ambiance va tout de même franchement baisser d’un cran, à la vision de ce drame familial rude et sombre. 

L’histoire ? Celle de Nicolas, un jeune homme qui est marqué depuis son enfance par un épouvantable secret de famille. Son père, l’accusant d’être responsable du suicide de sa mère, a coupé tout lien avec lui et lui a interdit de revoir sa sœur, Juliette. Or, c’est justement avec elle que Nicolas a rendez-vous... Alors, toujours envie de grignoter votre petit bout de fromage à pâte molle saveur chèvre-romarin ? 

Brigitte Fossey, Lou Castel et Georges Marchal sont les interprètes principaux de ce film qui va sans doute vous étonner et plus surement vous marquer pour longtemps...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES SOEURS FACHEES (Quelles sont les raisons qui peuvent bien pousser un frère et une soeur ou deux soeurs à ne plus s'adresser la parole ou à ne pas vouloir se rencontrer ? Réponses douloureuses et tendres à la fois dans ces deux films...) ou encore BOOMERANG (A trop vouloir taire pendant trop longtemps les secrets familiaux inavouables, on risque un jour ou l'autre de les voir cruellement remonter à la surface...).

Revoir Brigitte Fossey au cinéma est toujours un moment particulier. Sans doute parce que cette comédienne a tissé avec le temps un lien très particulier avec les spectateurs... Rendez-vous compte : elle a débuté à l’âge de cinq ans, dans « Jeux interdits » de René Clément. Un classique qui, depuis sa sortie en 1952 n’a jamais cessé d’être diffusé puis rediffusé, à tel point que même la Reine d’Angleterre a eu le privilège de le voir et de rencontrer Brigitte Fossey. Cette fresque de l’exode de 1940, suivant les pas de deux enfants au cœur de la guerre, reste une merveille marqué aussi par sa musique : cet air de guitare interprété par Narciso Yepes qui a traumatisé des générations de parents dont les enfants l’ont gravement massacré en tentant d’en apprendre les notes... 

Brigitte Fossey, loin de disparaitre comme tant d’autres gamins stars, va continuer d’illuminer les écrans de sa blonde et juvénile présence : on la verra chez Gene Kelly dans « La route joyeuse » en 1956, puis devenue une jeune femme dans des films marquants des années 70. « Raphael ou le débauché » de Michel Deville aux côtés de Maurice Ronet, « Les valseuses » de Bertrand Blier en 73 en la sulfureuse compagnie de Gérard Depardieu et Patrick Dewaere, dans « Le bon et les méchants » de Claude Lelouch en 1975 avec Jacques Dutronc et Marlène Jobert, dans « L’homme qui aimait les femmes » de François Truffaut l’année suivante convoitée par Charles Denner et même chez Robert Altman en 1978 dans « Quintet » avec Paul Newman. 

Mais c’est en 1980 que le très grand public la retrouve et la célèbre : dans « La boum » de Claude Pinoteau, Brigitte Fossey incarne la maman de Vic, adolescente en révolte, interprétée par la débutante Sophie Marceau. Avec Claude Brasseur, l’actrice alors âgée de 34 ans connait son plus gros succès public, prolongé deux ans plus tard par une suite tout aussi populaire. On la verra ensuite dans « Cinema paradiso » de Giuseppe Tornatore et à la télévision dans plusieurs sagas comme « Le château des oliviers »...